Arnaques : les pièges vicieux des faux castings
Ils rêvaient de paillettes et de strass. Ils ont eu droit à «L’Arnaque». Ce mercredi à 20h20 sur La Une, le magazine «#Investigation» pousse la porte des faux castings.
L’arnaque est bien rodée. Les escrocs se font passer pour des producteurs, employés par un magazine pour adultes. Ils sont à la recherche de jeunes talents et proposent un casting aux personnes intéressées.
Contact est pris par téléphone : le rendez-vous aura lieu dans un grand hôtel et sera largement rémunéré. Le moment venu, le casting en question consiste en un shooting photos très dénudé, voire en un tournage de scènes intimes lui aussi peu vêtu. Clap de fin, au revoir et merci. Merci qui ? Merci l’arnaqueur qui disparaît dans la nature, ne paiera jamais les sommes promises et diffusera clichés et vidéos sur Internet.
Une escroquerie parmi beaucoup d’autres. Dans le milieu du mannequinat, du cinéma, du showbiz, elles foisonnent. Financières, souvent, agrémentées de glauques histoires de mœurs, régulièrement. Victimes et professionnels du secteur se mobilisent. Sur le Web, ils lancent des mises en garde, donnent des conseils pour éviter à d’autres de tomber dans le panneau.
Jamais déshabillé
Fanny Pierre est actrice. Cinéma, webséries, théâtre, publicité… Installée à Los Angeles, la jeune touche-à-tout belge est aussi la créatrice de la Web TV : Actrice à Hollywood. Elle y va de quelques conseils pratiques pour débusquer les arnaques au casting.
Premier conseil, en rapport avec la première situation évoquée : on ne se déshabille jamais en casting. «On ne demande pas non plus à des acteurs en casting de faire des scènes intimes, d’embrasser, de toucher qui que ce soit.»
Un conseil supplémentaire pour les mineurs d’âge : toujours être accompagné d’un parent. Dans le reportage d’«#Investigation» diffusé sur La Une ce mercredi, Virginie raconte sa mésaventure. Elle avait 15 ans et demi quand elle s’est présentée pour un rôle dans un court métrage. Attouchement, baiser sous la contrainte : elle mettra quatre ans avant d’oser en parler et porter plainte.
B.a.-ba de l’arnaqueur
Bien avant d’en être arrivé là, d’autres indices peuvent aussi mettre la puce à l’oreille. Basiques. L’orthographe par exemple. Les fautes figurant dans l’annonce sont souvent grossières, émanant la plupart du temps de personnes dont le français n’est pas la langue maternelle.
«Attention aux formules incongrues», avertit la société Castprod (qui diffuse depuis 2003 sur son site les castings gratuits dans toute la France et la Belgique). «Par exemple : « Recherche pour rôle de figurant. » Soit il s’agit d’un rôle, soit il s’agit d’une figuration, mais il est impossible que ce soit les deux en même temps !»
Si des échanges s’effectuent par mail, l’adresse utilisée pour le casting sera à vérifier. Tout comme l’identité du directeur de casting. S’il n’est pas possible de l’identifier, n’allez pas plus loin.
Même «Game of Thrones»
Évitez aussi les castings qui vous promettent de la figuration à l’autre bout de la planète ou des cachets pharaoniques. D’une part, la production fait généralement appel à des personnes de la région du tournage. D’autre part, des barèmes existent et peuvent être consultés.
Par ailleurs, on ne paie pas pour avoir accès à un casting et les responsables n’ont aucune avance à vous demander, par exemple pour couvrir une pseudo assurance.
Dans le domaine du mannequinat, les escroqueries foisonnent également, assorties de promesses de shooting, de «full book» et de défilés qui n’auront jamais lieu. Même la célèbre série «Game of Thrones» n’a pas échappé aux arnaqueurs. Alors que certains tournages de la saison 5 étaient prévus en Espagne, le site officiel du casting a été pris d’assaut et la demande de figurants a vite été submergée par l’offre.
Deux escrocs ont créé un site Internet reprenant les codes de la série avec un numéro d’appel à former pour poser sa candidature. Prix de l’appel : 1,45 € à la première minute, puis 2 centimes la seconde. On estime qu’avant d’être démasqués, ils ont réussi à empocher 100.000 € .
Cet article est paru dans le Télépro du 12/5/2022
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