Amour, mariage, sexualité… : comment le couple a évolué au fil des époques
En cinquante ans, sexe, droits, liberté et sentiments n’ont cessé d’évoluer au sein des duos d’amoureux.
C’était il n’y a pas si longtemps. Le mariage était un passage obligé, le lien qu’il scellait entre la femme et l’homme était indissoluble. La femme ne pouvait ouvrir de compte en banque sans l’autorisation de son mari et, en cas d’adultère, elle était passible d’une peine d’emprisonnement. Les divorcés ? Eux et leurs enfants étaient montrés du doigt.
En un demi-siècle, les choses ont radicalement évolué, un monde de différence existe entre le couple d’alors et celui d’aujourd’hui. Mardi à 21.10 sur France 2, le magazine «Les Temps changent» va se pencher sur cette évolution. «Révolution», n’hésitent pas dire certains. Archives choc et témoignages poignants : la France sera au cœur des préoccupations du documentaire et du débat emmené par Faustine Bollaert et ses invités. La Belgique n’est pas en reste dans ce domaine.
C’était au temps…
Sur la photo de famille, les femmes ne sont pas vraiment vues à leur avantage jusqu’au XXe siècle. Une brochure des Centres régionaux d’intégration leur tire le portrait. Il n’est guère emballant. Dans une société belge foncièrement patriarcale, la femme tient un rôle mineur. A fortiori dans le couple. Soumis à l’autorisation du père, le mariage est avant tout considéré comme un moyen de perpétuer la lignée et d’associer deux patrimoines. Il est «la seule forme de vie en couple reconnue légalement». Économie et reproduction : d’accord. Désirs et sexualité : pas question. «Cela n’amène que des ennuis», considère-t-on à l’époque.
État de démence
Comme le rappelle la brochure, le 1er Code civil belge rend la femme mariée incapable, «au même niveau qu’une personne en proie à un état de démence» ! Elle est contrainte à vivre au domicile de son mari, doit obtenir son autorisation pour exercer une profession, ne peut gérer ses biens personnels. En cas d’adultère, la balance penche largement en faveur de l’époux. Reconnu coupable, lui n’est passible que d’une amende, alors qu’elle risque de trois mois à deux ans de prison !
La roue tourne
Il faut attendre le début du XXe siècle pour voir les choses évoluer en faveur des femmes. Une loi datée de 1900 les autorise à ouvrir un compte d’épargne dont elles peuvent retirer 100 francs par mois sans l’autorisation du mari. C’est Byzance ! Dans la foulée, elles sont autorisées à signer un contrat de travail ou à dépenser 3000 francs par an de leur salaire… «pour autant que cet argent soit affecté aux besoins du ménage».
Le temps passe très lentement dans ce domaine. Il faut septante ans pour voir la notion d’autorité parentale remplacer celle de puissance paternelle et vingt-cinq années supplémentaires pour que les parents, mariés ou non, soient considérés comme égaux en matière d’éducation des enfants. 1976 marque un nouveau tournant : les femmes reçoivent enfin le feu vert pour ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de leur mari.
Photo de couples
Sur les clichés pris à partir de cette époque, la femme a repris des couleurs. Quant au couple, sa physionomie se modifie. Une enquête reprise par le site Internet d’information HuffPost souligne : «La première relation de couple s’inscrivait souvent dans la perspective de construire sa vie ensemble. Aujourd’hui, elle s’apparente bien plus à une « expérimentation d’un mode de vie ». En vogue dans les années 1960, le modèle « rencontre, emménagement, mariage, enfants » a vécu.»
Chute du mariage
L’allongement des études, l’influence décroissante du catholicisme, l’utilisation de moyens de contraception, la cohabitation légale ou la possibilité pour les homosexuels de se marier sont autant de facteurs qui influencent cette évolution. Le nombre de mariages a fortement chuté. En 2019, 44.270 mariages ont été conclus en Belgique, soit 3,9 mariages pour 1.000 habitants. En 1960, le chiffre était de 7,1 pour 1.000.
Sentiments amoureux et sexualité occupent désormais une place importante pour créer un couple et prendraient le pas sur l’aspect économique. Les hommes auraient multiplié par deux leur prise en charge des tâches ménagères mais la répartition de celles-ci semblent avoir la dent dure : «Les femmes continuent à s’occuper davantage des tâches domestiques et familiales que les hommes.»
Cet article est paru dans le Télépro du 29/9/2022
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