Alimentation : tout beau, tout bio ?
Adoré ou abhorré, porté aux nues ou décrié : le bio ne laisse pas indifférent. Ce mardi à 20h55, Arte diffuse «Bio, la crise de foi».
Sur un ravier de carottes, une bouteille de vin ou un pot de confiture : le bio s’affiche (presque) partout. Garantie pour la santé selon les uns, juste bon pour les bobos leur répondent d’autres. Bien trop cher affirment les uns, juste le prix de la qualité certifient les autres. Bio par-ci, bio par-là… Mais au fond, c’est quoi le bio ?
Total respect
«Bio» vient du grec «bios» qui signifie «vie». Biodiversité,biocarburants, biodégradable… Depuis le cours de bio(logie), le terme nous était familier. Il a fait aujourd’hui son entrée dans notre vie quotidienne en passant la grande porte des magasins, spécialisés ou non, dans les produits alimentaires… bio. C’est-à-dire ? «Un produit est considéré comme « bio » uniquement s’il est issu de l’agriculture biologique», définit le site mangerbouger.fr. Cela signifie que son producteur travaille dans le respect de l’environnement, des équilibres naturels, qu’il n’a recours à aucun produit chimique de synthèse (pesticide, engrais, désherbant…), aucun organisme génétiquement modifié.
La marque verte
Vous êtes entré dans le magasin, vous jetez un œil sur les étals. Ouvrez le bon ! Seuls les produits contenant au moins 95 % d’ingrédients agricoles certifiés biologiques peuvent comporter les termes «biologique» ou «bio» dans leur dénomination. Et les règles sont strictes.
En Belgique, trois organismes agréés montent la garde et surveillent le marché. L’Europe aussi est sur le coup. Le label «Eurofeuille», pour Agriculture biologique européenne, est l’un des labels que vous rencontrez le plus souvent sur les produits. Tout comme le label belge Biogarantie Belgium ou le français AB, agriculture biologique. Check ? Vous pouvez commencer à remplir votre panier. Ou pas. Avantages, inconvénients : il y a les pour et les contre. Posons-les sur la balance.
Bon pour la santé
La santé pour commencer. Pour ses adeptes, l’alimentation bio est un véritable mode de vie, un pas important dans la recherche d’une existence plus saine. Des études le prouvent : les pesticides sont en lien avec certaines maladies graves. C’est le cas de la maladie de Parkinson, du cancer de la prostate, de certains troubles cognitifs ou de maladies respiratoires. Consommer bio, c’est diminuer l’ingestion de pesticides pour soi, mais aussi pour les agriculteurs qui y sont exposés. En d’autres termes, c’est limiter le risque de contracter une de ces pathologies. Colorants, arômes chimiques, exhausteurs de goût : pas question dans le bio ! Le nombre d’additifs autorisés pour la conservation ? Il est de 47 contre 300 dans la production conventionnelle. Santé ? Avantage : bio !
Nous, c’est le goût
Autre caractéristique mise en avant par les pro bio : le goût. Fruits et légumes sont cueillis à maturité. Résultats : plus de goût affirment ses partisans. Côté agriculture conventionnelle, les arrosages gorgeraient d’eau les fruits et légumes. Résultat : moins de saveur. Les études se contredisent toutefois régulièrement sur le sujet. Bref, le goût, c’est comme les couleurs : match nul.
Plus chers
On pourrait faire pencher la balance côté bio en évoquant les sols moins sollicités, les viandes moins grasses, les céréales plus riches en fibres… Mais il reste un argument massue : le prix. Il pèse de tout son poids sur le plateau. «Il s’agit d’un mode de production qui nécessite plus de main-d’œuvre et peut présenter des rendements plus faibles», explique l’Agence Bio. «Les dommages à l’environnement et à la société sont en fin de compte payés par l’ensemble de la communauté et par les générations futures», argumente Nature and More. Et d’ajouter : «Le fait de payer plus permet de mieux s’occuper des animaux, de la planète et des hommes.» Il n’empêche. Une étude menée au printemps dernier dans le secteur de la grande distribution par l’association française de consommateurs Que Choisir relevait que les produits bio se vendaient entre 59 % et 86 % plus cher que leurs équivalents conventionnels. Pas toujours facile à avaler au moment de passer à la caisse. Alors ? De quel côté penchera votre balance ?
Cet article est paru dans le Télépro du 21/11/2024
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