Une chaise dérobée par des altermondialistes à HSBC chez Edgar Morin

Une chaise dérobée par des altermondialistes à HSBC chez Edgar Morin
AFP

Le philosophe Edgar Morin possède depuis mercredi une des huit chaises soustraites en février à l’agence de la banque HSBC à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) par le mouvement altermondialiste Bizi pour dénoncer l’évasion fiscale, et activement recherchées par la police.

En février, des membres de Bizi (« Vivre » en langue basque) avaient « saisi » huit chaises dans l’agence HSBC pour dénoncer symboliquement « le rôle joué par cette banque dans l’organisation de l’évasion fiscale en France ».

« Le patrimoine et les biens d’HSBC qui organise ce hold-up à grande échelle doivent être immédiatement saisis et mis à la disposition de la population », avait affirmé le mouvement.

Depuis, le zèle de la police pour retrouver le fameux butin n’a pas faibli: convocations de sept membres de Bizi au commissariat, enquête ouverte pour « vols en réunion et recels de vols », demandes de prélèvements ADN (refusés par les protagonistes).

Rien n’y a fait. Les chaises d’HSBC courent toujours, à l’exception de trois d’entre elles, récupérées par la police au lendemain de l’action.

C’est pourtant un secret de polichinelle, puisque Bizi a annoncé publiquement avoir remis peu après quatre chaises à plusieurs associations : ATTAC, Les Amis de la Terre France, Solidaires Finances Publiques et la cinquième, mercredi, à Edgar Morin.

Une remise effectuée à Paris par le philosophe et magistrat honoraire à la Cour des comptes, Patrick Viveret, en présence de l’essayiste Susan George, du sociologue Alain Caillé et de l’ancien résistant Claude Alphandéry, ex-haut fonctionnaire et figure de l’économie sociale et solidaire, a indiqué Bizi dans un communiqué.

Des membres de l'association altermondialiste basque

« Ces cinq personnalités se sont engagées publiquement à +héberger+ à tour de rôle le siège recherché par le Parquet de Bayonne, charge à la police de deviner où il se trouve exactement », a affirmé M. Viveret, cité dans le communiqué.

« Ces sièges seront rendus dès que la banque HSBC aura versé à l’État les sommes qu’elle lui a dérobées frauduleusement », a-t-il ajouté.

Edgar Morin a salué cette action. « Des actes citoyens de cette nature sont nécessaires pour réveiller les consciences, et permettre un débat de grande ampleur sur le scandale de l’évasion fiscale », a-t-il déclaré.

La banque HSBC s’est retrouvée début février au coeur d’un vaste scandale financier, après qu’une investigation internationale de plusieurs médias l’a accusée d’avoir fait transiter quelque 180 milliards d’euros de riches clients entre novembre 2006 et mars 2007 sur des comptes en Suisse, afin de leur éviter d’avoir à payer des impôts dans leurs pays respectifs.

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