Un braqueur en cavale, qui narguait la justice française, arrêté au Maroc

Un braqueur en cavale, qui narguait la justice française, arrêté au Maroc
AFP

Un braqueur franco-marocain en cavale, qui narguait la justice française depuis le Maroc avec des messages et des photos de ses vacances, a été arrêté à Marrakech, ont confirmé lundi les gouvernements marocain et français.

Dans un communiqué commun publié lundi soir, le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve et son homologue marocain Mohamed Hassad ont salué l’interpellation samedi 15 août du ressortissant franco-marocain Nabil Ibelati, qui « illustre l’excellence de la coopération policière franco-marocaine, dans le cadre du renforcement du partenariat entre les deux pays en matière de sécurité ».

Nabil Ibelati, 30 ans, a été arrêté à Marrakech, principale ville touristique au sud du Maroc, à la suite d' »un avis de recherche international » diffusé par Interpol, avait précisé dimanche soir la Direction générale de la sûreté nationale marocaine (DGSN) dans un communiqué à l’agence marocaine MAP.

Les autorités marocaines l’ont placé en garde à vue, mais il n’a pas été précisé à ce stade si le ressortissant franco-marocain fera l’objet d’une procédure d’extradition.

En plein jour et à visage découvert, il avait dévalisé avec un complice le 31 juillet 2013 l’horlogerie de luxe « Kronometry » située en face du Palais des festivals de Cannes, emportant une centaine de montres d’une valeur totale estimée à plus de 1,7 million d’euros. Armés d’un pistolet et d’une grenade, les deux malfaiteurs avaient ligoté une employée de la boutique.

Le procès de ce hold-up s’est déroulé le 7 août dernier au tribunal correctionnel de Grasse (sud de la France). En son absence, Nabil Ibelati a été condamné à dix ans de prison et 200.000 euros d’amende, indique le parquet. Il doit aussi rembourser le préjudice de 1,7 million d’euros avec son complice de 27 ans, condamné à cinq ans de prison.

Un troisième comparse, Yassine, le frère aîné de Nabil, a écopé pour sa part de 3 ans de prison pour le recel des montres et 50.000 euros d’amende.

Nabil Ibelati « envoyait des messages » au tribunal correctionnel de Grasse (sud de la France) pour narguer les magistrats, rapporte le procureur Philippe Toccanier, en charge de l’affaire.

La page Facebook du voleur documentait depuis septembre 2013 sa vie de vacancier. En juin 2014, il est à dos de chameau dans le désert marocain, se réjouissant de ne pas être en garde à vue. Début août, trois jours avant son procès à Grasse, Nabil Ibelati poste une photo de lui sur une moto.

« On est millionnaires, mon frère il a fait le truc à Cannes », avait fanfaronné le frère aîné Yassine sur les écoutes téléphoniques réalisées pendant plusieurs mois avant son interpellation, rapporte Marc Joando, président du tribunal correctionnel de Grasse, qui a jugé l’affaire. Le braqueur en cavale aurait retiré au moins 350.000 euros d’un lot de montres, de quoi acheter un garage, une station de lavage auto et un appartement à Marrakech, déclare Yassine au téléphone.

Des vitrines vides dans la boutique Kronometry, braquée le 31 juillet 2013 à Cannes

« Il est au bord de la piscine, il a bu du champagne, ça c’est la vraie vie! », raconte encore le frère aîné, en évoquant les soirées de beuveries ou de rencontres avec des prostituées de Nabil.

La mère de Nabil, qui se réjouit également du casse, se rend même au Maroc pour aider Nabil à refaire des papiers français, qu’il a égarés lors d’une soirée arrosée.

Nabil avait été identifié immédiatement lorsqu’il avait enlevé ses lunettes pour pénétrer dans la boutique de montres de luxe par un sas de sécurité. La famille est défavorablement connue des services de police dans le quartier sensible de Vallauris où elle réside, non loin de Cannes.

Multi-récidiviste, le braqueur en cavale avait notamment été condamné en 2009 à trois ans de prison ferme pour l’agression violente d’un homme à la sortie d’une discothèque de la Côte d’Azur.

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