Un artiste s’installe dans un enclos au zoo de Besançon

Un artiste s'installe dans un enclos au zoo de Besançon
AFP

Un homme qui s’expose dans un zoo au vu et au su du public: jusqu’au 16 août, la ville de Besançon accueille une performance artistique qui veut interroger l’Homme sur son rapport à l’espèce animale.

Installé à deux pas des gibbons, la dernière attraction du jardin zoologique de Besançon propose à ses visiteurs d’observer dix heures par jour le quotidien d’un homo sapiens vaquant – dans un enclos ouvert – à ses occupations, a constaté un photographe de l’AFP.

Vêtu d’une tenue de style colonial, le comédien et mime Laurent Decol, 62 ans, incarne cet homme occidental qui déambule, s’occupe et se repose. Se distinguant en cela de l’animal, il prend aussi des photos et consulte ses e-mails.

Le comédien a choisi de reproduire le milieu naturel de cet homme qui vit dans une pièce ouverte ornée d’un lit, d’une moustiquaire, d’une lampe, d’une télévision, d’une table et de chaises.

« Chaque jour, il a une thématique pour parler par exemple de la biodiversité, des conditions des animaux, ou de la télévision. Il a emmené ses objets. Si des personnes s’approchent de lui, il peut partager ses expériences, aborder des facettes de l’être humain », a dit à l’AFP Justine Lemonnier, chargée de communication auprès du quartier de la Citadelle de Besançon.

Pour son expérience, cet ancien metteur en scène et élève du mime Marceau, qui se dit naturellement « curieux » et « philosophe », s’est inspiré du roman de l’écrivain britannique David Garnett « Un homme au zoo ».

Le comédien Laurent Decol joue son propre rôle d'homo sapiens au zoo de Besançon, le 6 août 2014

Dans ce roman des années 1920, un homme déménage par défi dans un zoo et trouve une place au milieu d’un orang-outan et d’un chimpanzé.

Pour Laurent Decol, l’homme et l’animal se trouvent « dans un processus d’évolution ». « Il s’agit pour moi de montrer que l’homme sait faire des choses que les animaux ne savent pas faire », s’amuse-t-il.

« On me dit que c’est faux. Il y a des choses que l’animal savait faire avant l’homme. Comme compter: l’araignée mesure les stries en fabriquant sa toile, les fourmis évaluent les espaces entre leur pas pour éviter de se perdre », explique-t-il.

La performance de Laurent Decol rappelle celle du journaliste Georges de Caunes qui en 1988 s’était fait enfermer pendant deux semaines dans une cage du zoo de la Palmyre près de Royan (Charente-Maritime) pour « prendre la place des singes » et « étudier le comportement des gens ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici