Un abbé troque sa soutane pour un parachute
Un prêtre catholique s’est lancé vendredi dans le vide pour 2.500 m de chute libre dans le cadre d’une campagne de collecte de fonds pour restaurer une abbaye millénaire du Lot, a rapporté l’ecclésiastique au terme de l’aventure.
« J’ai montré que mon engagement était réel et que tous ceux qui soutiennent le projet peuvent être derrière. J’ai mouillé le maillot », a déclaré à l’AFP l’abbé Guillaume Soury-Lavergne, 36 ans.
Le prêtre a fait le grand saut depuis un petit avion au dessus de l’aérodrome de Cahors-Lalbenque dans l’objectif de réunir 50.000 euros dans le cadre d’un vaste projet de réfection de l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé, un joyau architectural mais partiellement en ruine, mêlant styles carolingien, roman et gothique.
« Marcilhac avec ses 200 habitants ne peut supporter les travaux de restauration », dit l’abbé évoquant un budget global de près de 2 millions d’euros.
Monté à 4.000 m, le curé, qui avait un peu pratiqué le parachutisme mais en mode automatique au service militaire, s’est lancé pour une expérience nouvelle pour lui, la chute libre avant ouverture de sa toile à 1.500 m du sol.
L’abbé qui avait troqué sa soutane habituelle pour un costume de clergyman et des baskets n’a pas paniqué en montant dans l’avion ni en donnant l’impulsion.
« Mais je n’ai pas réussi à trouver la poignée pour déployer le parachute », a-t-il reconnu.
C’est un des deux moniteurs du paraclub du Cahors Skydive qui soutenaient son projet et l’accompagnaient qui l’a tiré d’affaire.
« Heureusement qu’ils étaient là. C’est très impressionnant, il y a tout le corps qui dit non », a-t-il expliqué.
L’audacieux abbé avait promis de se lancer dans le vide s’il récoltait au moins la moitié des 50.000 euros nécessaires pour installer à Marcilhac-sur-Célé un superbe orgue de 808 tuyaux datant de 1886 offert par une paroisse anglaise du Yorkshire.
Avec 26.000 euros récoltés en moins de quatre mois par le biais d’un site de financement participatif chrétien, CredoFunding.fr, il a dû s’exécuter.
L’orgue doit mettre en valeur l’excellente acoustique de l’abbaye et attirer plus de visiteurs dans un édifice « magnifique mais très dégradé » – la partie romane n’a plus de toit – où le père Soury-Lavergne célèbre en été la messe tous les jours.
Avec ses bâtiments classés monuments historiques allant du IX au XVIe siècle, l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé, est située sur le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et n’est éloignée que de quelques dizaines de kilomètres de sa célèbre homologue de Rocamadour.
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