Turquie : après son palais, la « table géante » d’Erdogan fait polémique
Déjà critiqué pour le coût exorbitant de sa résidence officielle, le président turc Recep Tayyip Erdogan est à nouveau accusé d’extravagance et de folie des grandeurs, à cause cette fois d’une table gigantesque dressée en son palais pour le Ramadan.
La polémique a débuté lundi, lorsque la présidence turque a diffusé des images de l’iftar, le repas quotidien de rupture du jeûne, offert par le chef de l’Etat aux pontes de la plus haute autorité musulmane du pays (Diyanet). M. Erdogan y est montré trônant autour d’une table ronde gigantesque, de la taille d’un terrain de squash.
Déjà à la pointe du combat contre le gigantisme du palais présidentiel, la Chambre des architectes d’Ankara a sauté sur l’occasion pour évaluer le prix de la fameuse table, de ses chaises et ornements : un million de livres turques (335.000 euros).
La réplique du président, piqué au vif, ne s’est pas fait attendre. « Tous ces chiffres sont faux et mensongers et relèvent de la calomnie pure et simple », a assuré M. Erdogan lors d’un discours mercredi soir, avant de menacer les auteurs de cette estimation des foudres de la justice.
Les réseaux sociaux se sont emparés de l’affaire pour railler le chef de l’Etat et lui suggérer, photos-montage à l’appui, d’occuper l’espace vide laissé au milieu de la table par une piste de lutte traditionnelle turque ou une énorme pizza.
La présidence a même pris la peine de diffuser une vidéo d’une minute révélant les dessous du meuble en cause, en fait composé de plusieurs tables de dimension plus classique dissimulées sous une immense nappe blanche.
Et pour parfaire sa défense, M. Erdogan a affirmé que ces tables étaient un héritage du président Süleyman Demirel (1993-2000) et que les chaises qui l’entouraient avaient été achetées par son prédécesseur Abdullah Gül.
Inauguré à l’automne, le nouveau palais présidentiel d’Ankara compte un millier de pièces réparties sur 200.000 m2 et a coûté 490 millions d’euros. L’opposition en a fait un symbole de la folie des grandeurs et de la dérive autoritaire qu’elle reproche au chef de l’Etat.
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