Des banquiers en attente de bonus, des restaurateurs, de petits patrons viennent déposer leur voiture en échange de cash pour financer des dépenses imprévues, les achats de Noël, dans une société établie à Buesingen, un petit village au nord de la Suisse, dans une enclave allemande.
« Nous sommes une société de droit allemand », située sur « un territoire allemand, entièrement encerclé par la Suisse », a déclaré à l’AFP Cédric Domeniconi, un Suisse qui a fondé cette société appelée Prêts-sur-gage.ch en 2007.
« Le droit civil allemand est bien adapté à ce type d’activités », a-t-il ajouté.
Les prêts varient entre 3.000 (2.500 et 66.600 euros) et 80.000 francs suisses selon la marque et l’état de la voiture.
Les cadres bancaires recourent « volontiers », selon l’homme d’affaires, à ce genre de prêt en fin d’année pour financer leurs dépenses de Noël, car ils doivent attendre février pour toucher leur bonus annuel.
Ces mêmes banquiers veulent souvent aussi acheter des actions avant le rallye boursier qui a lieu en général en décembre, et ont besoin de cash pour le faire.
D’autres salariés, comme des cadres moyens et supérieurs, recourent de façon accrue aux services de Prêts-sur-gage.ch en période de Noël. Ils reçoivent des liquidités plus rapidement qu’en passant par une banque.
La société organise plusieurs fois par an des enchères avec des véhicules non remboursés. 90% des voitures gagées sont récupérées, et les enchères sont organisées pour les 10% restantes.
Le prêt sur gages en Suisse existe pour les œuvres d’arts ou les bijoux, mais pas pour les voitures.
Actuellement, M. Domenico a une cinquantaine de voitures parquées dans ses entrepôts, dont des Mercedes, Porsche ou des BMW.
« Le client signe pour 3 mois, et paye des intérêts de 4,5% par mois, auxquels s’ajoutent des frais de parking de 5 CHF par jour », ajoute M. Domeniconi.
La société prête environ 65% de la valeur du véhicule, lorsque c’est une voiture qui est très recherchée et que l’on pourra vendre rapidement si nécessaire.
« On prêtera un pourcentage plus élevé pour une Porsche 911 que pour une Fiat Panda », a ajouté l’homme d’affaires.
Ainsi, pour une Porsche estimée à 50.000 CHF (41.600 euros), l’emprunteur touchera 65% de la valeur en cash, soit 35.000 CHF. Pour cela, il laissera sa voiture en gage, et payera 1.725 CHF par mois de frais d’intérêt et de parking. S’il gage sa voiture 1 an, il paiera au total 59% d’intérêt…
En général, le client laisse sa voiture 3 mois en gage.
Si après ce délai, il ne rembourse pas le prêt, une vente aux enchères est organisée.
« Nous organisons entre 6 à 10 ventes aux enchères par an, et le commissaire priseur vient sur place », a ajouté M. Domeniconi.
Dernièrement, la société a vendu ainsi une Maserati Quattroporte pour 25.000 CHF (20.800 euros) et un Hummer H2 pour 15.000 CHF (12.500 euros).
