Première tentative de transatlantique sur une planche avec pagaie

Première tentative de transatlantique sur une planche avec pagaie
AFP

Un pompier professionnel de 38 ans, Nicolas Jarossay, va tenter en janvier prochain une traversée jamais accomplie de l’océan Atlantique entre le Cap-Vert et la Martinique (4.500 km), à bord d’une planche à pagaie (stand up paddle board – SUP), a-t-il annoncé à l’AFP.

L’audacieux défi en autonomie et sans assistance, sur ce type d’embarcation apparue dans les années 1960 à Hawaï et qui compte de plus en plus d’adeptes le long des plages, n’a jamais été tenté en pleine mer et sur une aussi longue distance.

Nicolas Jarossay, pompier volontaire, puis professionnel depuis 22 ans à Carro (commune de Martigues dans les Bouches-du-Rhône), sportif accompli du haut de son 1,90 m pour 89 kg, est un amoureux de la mer.

« La mer est depuis toujours mon univers, mon principal centre d’intérêt, le thème de mes lectures mais aussi le théâtre d’une partie de mes activités bénévoles à bord d’un canot de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) », explique-t-il à l’AFP.

« Pour la traversée de l’Atlantique, Gérard d’Aboville a ouvert la voie assise à la rame en 1980… Je me dois de l’ouvrir debout ! », assure le pompier de Carro.

Pour ce faire, il embarquera sur une planche de 6,30 m pourvue à l’avant d’un petit habitacle-sarcophage de 2,2 m de long et 45 cm de large où il ne peut se tenir qu’allongé, et à l’arrière d’un compartiment étanche pour renfermer ses 75 kg de nourriture lyophilisée, ses deux désalinisateurs manuels et son matériel de survie.

La planche chargée pèse moins de 200 kg.

– 70 jours –

Nicolas Jarossay devra se tenir debout au centre de la planche à laquelle il sera rattaché par une seule ligne de vie, et avancer lentement (2 à 3 km/h) à la force de son unique pagaie en carbone de 2,30 m.

Il espère rallier la Martinique en quelque 70 jours avec l’aide des alizés (vents établis d’Est/Nord-Est) et des courants, mais aussi du bon vouloir de dame Nature et des conditions de mer qu’elle voudra bien lui offrir.

Nicolas Jarrossay, à l'entraînement sur sa planche, le 5 août 2015 au large d'Antibes

« Le pire, craint-il, c’est le gros temps avec des vents et des courants par le travers qui envoient des déferlantes. Dans ce cas, je devrai prendre mon mal en patience, enfermé dans mon sarcophage en attendant le retour du calme. »

Nicolas Jarossay pratique le paddle board depuis 7 ans. En 2011, il avait signé le record du monde de distance en 24 h en parcourant 151 km sans mettre pied à terre, faisant des aller-retours entre deux bouées sur un plan d’eau statique à Martigues.

– Humanitaire et environnement –

Si un Canadien, en 2012, a couvert 343 km en 24 heures sur la Yukon river, mais en bénéficiant de puissants courants de fonte des glaces, et un Américain, un an plus tôt, a descendu la totalité du Mississippi (3.738 km en 70 jours) mais en faisant des arrêts quotidiens, jamais personne ne s’est aventuré en pleine mer, d’une seule traite et sur une telle distance de 4.500 km en paddle board sur un océan.

L’aventurier hauturier a souhaité également donner à son défi un volet environnemental, ainsi qu’humanitaire.

Pour le premier, et en partenariat avec les biologistes marins de l’association « Septentrion environnement », il tentera de relever des données sur la physalia, une méduse avec des tentacules de plus de 40 m de long, très dangereuse pour l’homme et aux piqûres très urticantes, qui prolifère dans l’Atlantique.

Au registre humanitaire, Nicolas Jarossay entend, avec son aventure inédite, rassembler des fonds pour l’association « Rêves » qui s’est donné pour mission d’exaucer les rêves – pour oublier la maladie – d’enfants et adolescents atteints de graves pathologies.

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