Les jeux de société

Chaque année, fin octobre, Essen (Allemagne) accueille le plus grand salon du monde dédié aux jeux ! © Isopix

Pour certains, les jeux de société sont une manière de s’amuser en famille. Pour quelques initiés, cet univers recèle des trésors !

De 7 à 77 ans, les jeux de société restent, au fil des années, un cadeau qui fait plaisir à offrir et à recevoir. Classiques ou novateurs, ils ont à nouveau fait un carton en période de fin d’année. Et les enfants ne sont pas les seuls à avoir les yeux qui brillent en découvrant un jeu sous le sapin. Ce dimanche, TF1 part à la rencontre de ces fervents de jeux de société, ou «jeux de plateau». Collectionneurs, distributeurs, créateurs, éditeurs : au-delà de la passion, certains en ont fait un métier. Avec, parfois, une véritable success-story à la clé ! Chez nous, Repos Production fait partie des éditeurs emblématiques de jeux de société. «Un éditeur, c’est l’équivalent d’un metteur en scène au cinéma. Un auteur a une idée, il la formalise à travers un prototype puis la présente à l’éditeur. Si le jeu lui plaît, il va travailler sur la mécanique, tester le jeu, le mettre en scène. Le projet se poursuit avec la rédaction des règles, le choix d’un illustrateur et d’un univers. L’éditeur va aussi décider de la qualité des cartes, de l’esthétique de la boîte et de la position du jeu sur le marché. Après ces phases, le jeu est envoyé en production. Puis, le distributeur se charge de commercialiser le produit en magasins», développe Géraldine Volders, directrice ventes et marketing chez Repos Production.

Cette société d’édition a été lancée par les acolytes Cédrick Caumont et Thomas Provoost, qui sont notamment à l’origine du jeu à succès «Time’s Up !». Au départ, le concept de ce dernier a été créé aux États-Unis. En 2003, lors du salon allemand d’Essen, dédié tout entier aux jeux de société, les deux Belges le découvrent et ont un coup de cœur ! Le jeu n’étant pas encore distribué en version francophone, ils achètent les droits pour l’Europe: l’aventure peut commencer. «Il est aujourd’hui traduit dans plus de vingt langues et distribué au sein de plus de quarante pays. Véritable best-seller, ce premier succès de Repos Production s’est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde», se réjouit Géraldine Volders.

D’autres se passionnent pour l’univers de la collection, qui rassemble des amateurs et experts en tout genre. «Il existe un «marché» du jeu de collection. Celui-ci dépend des affinités des collectionneurs. Certains privilégient les critères esthétiques tels que la beauté du jeu, le luxe des composants, etc. Pour d’autres, cela dépend plutôt de critères basés sur des thèmes : un auteur en particulier, les éditeurs disparus, un certain nombre de joueurs…», confie Benjamin Guffens, amateur et professionnel en matière de jeux de société modernes. Si un jeu répond à divers critères, les collectionneurs sont prêts à mettre la main au portefeuille. «Certains jeux anciens peuvent atteindre jusqu’à 100 €, 150 €. Cela varie en fonction de l’offre, la demande et leur rareté. Les prix dépassent rarement 200 €», explique-t-il. Mais, parfois, il arrive que les prix explosent… «En ce qui concerne le critère de collection esthétique, le phénomène «kickstarter» prend de plus en plus d’ampleur. Ce concept consiste à faire payer les acheteurs pour des jeux qui sont encore au stade de projet. C’est une forme de précommande qui se réalise jusqu’à un an à l’avance, uniquement sur base de visuels. Ces projets, ultra luxueux ou réalisés avec du matériel exclusif par exemple, peuvent se vendre plusieurs centaines d’euros, voire plus de 500 € dans des cas extrêmes.» Ainsi, les collectionneurs mettent parfois des sommes importantes pour des objets qui n’ont pas encore vu le jour. Mais si lejeu en vaut la chandelle…

Texte : Marie Lardinois

Cet article est paru dans le Télépro du 01/09/2020

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