La Birmanie veut bannir le volant à droite

La Birmanie veut bannir le volant à droite
AFP

La Birmanie veut rendre obligatoire le volant à gauche dans les voitures, semant l’inquiétude dans ce pays où l’on roule à droite mais où la plupart des véhicules ont le volant à droite, a rapporté la presse officielle dimanche.

Ce projet est une tentative pour corriger l’un des aspect les plus étranges de l’héritage laissé par des décennies de dictature militaire.

Il y a plus de 40 ans, le dictateur paranoïaque et superstitieux Ne Win avait donné l’ordre à tous les Birmans de rouler à droite.

Il n’avait jamais dit pourquoi mais les observateurs expliquaient qu’il avait soit agi sur les conseils d’un voyant, soit qu’il s’agissait d’un pied de nez à l’ancien colonisateur, la Grande-Bretagne où l’on roule à gauche.

En 2011, la junte a cédé la place à un pouvoir essentiellement civil. La plupart des sanctions occidentales imposées à la Birmanie avaient été levées et le marché automobile avait explosé.

Mais plus de 90% des véhicules ont le volant à droite, principalement car la plupart d’entre eux sont des voitures d’occasion importées du Japon, où l’on roule aussi à gauche.

Cet état de fait n’arrange pas les conditions de circulation en Birmanie, où les automobilistes ne voient pas grand chose au moment de doubler et où les autobus font descendre leurs passagers au beau milieu de la route plutôt que sur le trottoir.

D’après le Global New Light, le gouvernement a donné son feu vert à la nouvelle loi la semaine dernière. Le journal ne précise pas quand elle entrera en vigueur, ni si les automobilistes seront aidés financièrement pour s’y conformer.

« Les voitures au volant à droite sont incompatibles avec la conduite à droite, du point de vue de la sécurité routière », a dit le journal. Une fois entrée en vigueur, les automobilistes auront 90 jours pour changer de voiture.

L'une des artères principales de Rangoun, le 27 septembre 2009

La presse officielle a fait état, chose rare en Birmanie, de certaines voix discordantes, expliquant que de nombreux Birmans espéraient que le gouvernement leur accorderait davantage de temps pour se conformer à la loi.

« Les gens y seront de leur poche si on leur demande d’abandonner leur voiture en un si court laps de temps », a dit U Nyan Tun OO, ministre de l’Electricité et de l’industrie pour la région de Rangoun, estimant que les taxis et les autobus devraient être les premiers véhicules concernés.

Plus de 50.000 véhicules dont le volant est à droite attendent de trouver preneur chez les concessionnaires du pays, selon le président de l’Association des constructeurs et vendeurs automobiles de Birmanie, cité par le journal.

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