La Belgique, terre de folklore !

Le week-end de la Trinité transforme Mons en théâtre de combat géant pour le célèbre Doudou © AFP via Getty Images

Sources de réjouissances, nos fêtes locales, témoins d’un folklore de plusieurs centaines d’années, font aussi revivre les mythes, légendes, rites et croyances d’antan. Un sujet évoqué ce jeudi à 19h50 sur RTL tvi dans «Tout s’explique».

Véritables événements souvent inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco, les carnavals et autres festivités ont lieu, pour la plupart, en nos belles provinces – avec quelques exceptions comme le carnaval de la commune de Saint-Gilles (Bruxelles, samedi 8 mars). Ces traditions pétillantes permettent d’évoquer des figures admirées ou craintes jadis. Et de leur faire leur fête, dans tous les sens du terme !

Inoubliables puissances

Parmi les héros du Doudou de Mons – nom populaire de la Ducasse qui était initialement le nom de la chanson officielle -, certains sont récents, comme deux dames, Poliade symbolisant la ville moderne et Cybèle représentant celle d’autrefois. Intervient aussi le souvenir de sainte Waudru. Première abbesse et patronne de Mons, née vers 612, elle est réputée pour avoir réalisé maints miracles durant sa vie et après sa mort, lorsque le peuple priait ses bonnes grâces, notamment pour l’extinction de la peste en 1349.

Mais les plus attendus sont saint Georges et le Dragon lors de leur affrontement. Selon la cité montoise, le premier illustrerait l’identité collective, la continuité et l’ordre social. Le second serait la représentation du désordre, de la rupture de l’ordre, mais aussi des changements nécessaires à accepter. Jadis, l’Église, elle, voyait le Dragon comme la possibilité « d’accéder à une connaissance que seul Dieu pouvait normalement nous donner. » Cette année, la Ducasse se déroulera dimanche 15 juin.

Bons présages et entraide

Le carnaval de Binche, qui vient de se terminer, a également des racines médiévales. Avec leurs costumes, bosses et barrettes (bonnets en coton), mélangeant supposément éléments pittoresques locaux et théâtraux du XVIIe siècle, et inspirations des Incas pour leurs plumes, les Gilles y défilent en faisant du bruit afin de faire fuir l’hiver. Ils lancent au public des oranges en guise de bon présage.

À Stavelot, le public croise les Blancs-Moussis lors du Laetare (29 au 31 mars 2025), portant une robe blanche et un nez rouge pointu. Ce déguisement remonterait au XVIe siècle, lorsque le prince abbé régnant refusait que les moines participent aux célébrations. Les habitants les auraient alors aidés avec pareille dissimulation généralisée, leur permettant ainsi d’être de la fête.

Du côté de Fosses-la-Ville, au carnaval des Chinels (30 et 31 mars 2025), les fêtards arborent une tunique avec une bosse sur le thorax et une autre dans le dos. Une moquerie et une revanche envers un méchant bossu, jadis agressif envers les fées de la forêt locale. Et à Tilff (le 30 mars), les poireaux (ou Porais) dansants saluent le jardinier « Joseph le Repiqueur ». Il aurait créé au XVIe siècle, un engrais faisant pousser des poireaux géants.

Cet article est paru dans le Télépro du 6/3/2025

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