« Journée sans klaxon » à Lagos pour lutter contre la pollution sonore
Les artères de Lagos, embouteillées nuit et jour par des dizaines de milliers de véhicules, étaient étonnement silencieuses, mercredi, à l’occasion de la première « journée sans klaxon » imposée par les autorités.
Sur Ozumba Mbadiwe street, un des grands axes de Victoria Island, le quartier des affaires de Lagos, le long de la lagune, la gigantesque file de véhicules à l’arrêt dans les deux sens, à l’heure de pointe, semblait jouer le jeu.
Les agents de la circulation, plus nombreux que d’habitude, arboraient un écriteau « journée sans klaxon » sur leur uniforme, couraient vers les conducteurs récalcitrants, avec pour ordre de faire respecter une loi déjà en vigueur mais jamais appliquée sur l’usage excessif du klaxon.
Tous les automobilistes klaxonnant à proximité d’écoles, d’hôpitaux et de zones de sécurité, notamment, s’exposent à une amende de 20.000 nairas (environ 95 euros), une fortune pour la grande majorité des Nigérians.
Le but de cette mesure « est de réduire la pollution sonore » en faisant comprendre à la population « qu’un mauvais usage ou l’abus de klaxon peuvent nuire à la santé et à l’environnement » a expliqué Kayode Opeifa, le Commissaire aux transports de l’Etat de Lagos, à l’AFP.
Les autorités de Lagos se sont inspirées d’initiatives instaurées dans d’autres mégalopoles du monde, telle que la très bruyante Bombay, en Inde.
Le klaxon est la bande son quotidienne à Lagos. Les conducteurs de motos, de bus, de camions et de voitures s’en servent en continu, pour indiquer une manoeuvre, s’énerver contre un autre conducteur, ou simplement pour exprimer leur frustration quant aux fameux « go-slows », les bouchons géants qui paralysent la ville du matin au soir.
Selon M. Opeifa, 60% des véhicules en circulation au Nigeria sont concentrés dans la capitale économique.
S’y ajoutent les bribes de musiques qui s’échappent des voitures, le ronron continu des générateurs électriques, dans une ville de 20 millions d’habitants privée d’électricité plusieurs heures par jour, et les mégaphones et autres enceintes qui crachent des messages religieux dans les églises, les mosquées, ou des publicités sonores dans les parcs.
Les utilisateurs des transports publics et les passants se réjouissaient, mercredi, du calme relatif, même si l’on pouvait entendre quelques coups de klaxons ici et là. Beaucoup se demandaient cependant si le « bip-bip » si caractéristique de Lagos ne reprendrait pas de plus belle dès jeudi.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici