Japon : l’artiste de rue français Clet Abraham déplaît à la police
L’artiste de rue français Clet Abraham, connu pour ses détournements de panneaux de signalisation, déplaît fortement à la police japonaise qui a arrêté son amie nippone soupçonnée de l’avoir aidé à décorer des sens interdits et autres indicateurs de Kyoto et Osaka (ouest).
M. Abraham, qui a séjourné quelques jours au Japon pour le Nouvel an, reconnaît être à l’origine de plusieurs modifications « artistiques » apportées à des indications routières de cette région, ce que proscrit la loi japonaise.
« C’est mon travail, je suis artiste », s’est-il défendu lors d’un entretien téléphonique avec l’AFP.
Pour les policiers, ses « oeuvres » relèvent soit de la petite délinquance soit de l’infraction au code de la route, ce que l’enquête en cours doit déterminer.
Son amie, Mami Urakawa, a été interpellée mercredi par la police d’Osaka, après que des médias japonais ont commencé à s’intéresser à son travail et à en parler.
« Ma compagne n’est pas responsable de ce que j’ai fait, même si elle m’aide un peu parfois. Elle est actuellement en garde à vue, elle n’a pas encore d’avocat et il est impossible de la joindre », a-t-il précisé.
Lui, rentré à Florence en Italie où il vit depuis des années, affirme ne pas encore avoir été contacté par les enquêteurs japonais. « Je reviendrais si cela permettait d’alléger la peine de ma copine », a-t-il indiqué.
« Je n’étais en tout cas pas préparé à cela. Je savais certes que le Japon était plus sévère que d’autres pays, donc j’ai travaillé plus discrètement, de façon plus délicate. Je me disais qu’au pire j’aurais éventuellement une amende si je me faisais attraper, mais de là à mettre mon amie en prison après coup… », a-t-il confié.
M. Abraham, Français originaire de Bretagne, admet néanmoins que son travail « puisse être illégal », tout en insistant sur le fait qu’il n’est « pas dangereux ».
Ses détournements de panneaux de signalisation (ajout par exemple d’un petit personnage qui semble enjamber la barre blanche d’un sens interdit) les rendent plus visibles, or « c’est la banalisation qui est dangereuse », explique-t-il.
A l’inverse d’Osaka, d’autres villes dans le monde (dont Paris) ont au contraire trouvé intéressants ses travaux et lui ont même offert diverses collaborations, assure-t-il.
« Mon erreur est de ne pas avoir su correctement évaluer la rigidité des Japonais et les différences culturelles », regrette-t-il.
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