Etats-Unis: enfermée par erreur avec 40 hommes, elle porte plainte contre la prison

Etats-Unis: enfermée par erreur avec 40 hommes, elle porte plainte contre la prison
AFP

Une femme qui avait été enfermée avec 40 hommes dans une prison de Miami après avoir été catégorisée par erreur comme étant un homme, réclame 750.000 dollars de dommages et intérêts aux autorités pénitentiaires.

Avocate et mère de trois enfants, Fior Pichardo de Veloz, citoyenne dominicaine de 54 ans, avait été arrêtée en novembre 2013 aux Etats-Unis pour des faits liés au trafic de drogues.

Au moment de sa détention, un examen médical avait déterminé qu’elle présentait des « caractéristiques masculines non-traditionnelles », selon la plainte déposée cette semaine.

Après examen par des infirmiers du comté de Miami-Dade, « il a été déterminé que Pichardo avait des organes de reproduction masculins et elle a été envoyée dans une cellule pour hommes », selon la plainte obtenue mercredi par l’AFP.

« Cette identification était outrageusement incorrecte », s’indignent ses avocats. Elle réclame 750.000 dollars en réparation.

Enfermée avec 40 hommes, Fior Pichardo de Veloz dit avoir été victime de harcèlement et avoir reçu des menaces de viols. Alors qu’il l’enfermait, un employé de prison lui aurait dit en espagnol, selon la plainte: « Tu auras de la chance si tu survis jusqu’à demain ».

La plaignante a été soumise à plusieurs examens de ses parties génitales, qui ont été photographiées.

Elle avait finalement été transférée seule dans une cellule, où des gardiens lui auraient ordonné de se déshabiller pour la photographier en lui lançant des regards lubriques, selon la plainte.

Près de dix heures plus tard, la direction de la prison a réexaminé son dossier et reconnu son erreur.

Les chefs d’inculpation avaient été retirés quelques mois plus tard et elle avait pu rentrer chez elle en République dominicaine.

« Pichardo est assez féminine et n’a pas de caractéristiques que quelqu’un pourrait de quelconque façon confondre avec celles d’un homme », écrivent ses avocats.

« Pichardo souffre encore aujourd’hui », selon la plainte qui énumère ses séquelles morales, notamment une « détresse émotionnelle » et « la peur d’être violée » ou tuée.

Fior Pichardo de Veloz a également souffert dans l’exercice de sa fonction en République dominicaine, en étant publiquement humiliée lorsque les faits ont été révélés, poursuit la plainte.

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