Design : les créateurs en quête de nature… et de sens
Jusqu’au roi de la chaise en plastique qui passe au végétal… Le monde du design pense de plus en plus écologie, une façon de ménager l’environnement et la ressource, mais aussi de donner un supplément d’âme aux objets.
« Chez les utilisateurs comme (chez) les créateurs, l’intérêt pour «le durable» monte d’année en année », observe Franck Millot, directeur de la Paris Design Week. « Un designer ne conçoit pas uniquement de beaux objets: il participe à l’amélioration du quotidien ».
Les créateurs en éclaireurs
Architecte et designer, Patrick Nadeau s’est intéressé aux plantes « d’abord pour des raisons esthétiques ».
« Je cherchais de nouvelles formes, de nouveaux espaces. Le végétal, par ses couleurs, ses matières, sa transparence, crée une sensibilité, un cadre évolutif, vivant », raconte ce pionnier du design végétal, qui conçoit ainsi murs intérieurs, suspensions et a même imaginé près de Reims une maison HLM entièrement végétalisée.
Dès 1920, l’Américain Richard Buckminster Fuller prônait un design « tirant le maximum du minimum ». Mais c’est surtout dans les années 1970 que, dans les pays industriels, face à la crise, aux chocs pétroliers, la question environnementale se met à agiter profondément le métier.
Hermès même crée depuis 2010, dans son « atelier petit h », avec les matières hier promises au rebut.
Et quand l’atelier de meubles Maximum écume les poubelles de l’industrie – qui jette un tiers de ses matières premières – A.bsolument Vintage Radios équipe d’enceintes bluetooth des radios anciennes.
«Slow design»
Car « les gens veulent de l’unique », confirme un responsable chez Mahatsara, qui vend de beaux masques d’animaux africains en métal de carrosseries.
Dans des villes toujours plus denses, les toits se végétalisent, les espaces verts sont plébiscités (1ère priorité des villes pour six Français sur dix selon un sondage Ifop). Et pour son intérieur, le consommateur réclame plus de douceur, d’authenticité.
Tendance révélatrice, le « slow design », avec « le regain d’intérêt pour le savoir-faire, l’artisanat d’art, les objets qui ont une histoire, où on sent l’empreinte de la main et la volonté d’une consommation raisonnée », explique Franck Millot.
Pourtant, l’équation écologique n’est pas simple dans un secteur générant tant de modes. Mais le patron de la Paris Design Week voit un vrai changement dans la jeune génération, « consciente des enjeux ».
Aussi, le jeune designer Julien Phedyaeff a-t-il inventé « l’increvable », lave-linge entièrement montable et démontable (donc réparable), manière de lutter contre « l’obsolescence programmée ». Deux ans plus tard, il cherche des partenaires industriels pour le développer.
Aujourd’hui, la « transition énergétique », vers l’après-pétrole, va demander des efforts à tous, relève Patrick Nadeau: « il faut que nous nous emparions de ces questions, sinon bien des choses seront résolues par des normes plutôt que par une réflexion sur les modes de vie ».
Les fabricants commencent à suivre: l’Italien Kartell, sans renier le plastique qui fait sa marque, a lancé en avril sa première chaise biodégradable, à base de déchets végétaux et micro-organismes, à qualité et coût équivalents.
« L’écodesign, permettant de produire sans détruire, fait partie de l’arsenal du futur », expliquait alors au Monde son président, Claudio Luti.
Matières millénaires et de demain
On redécouvre, en version high-tech, les matières végétales.
Le lin, pressé en couches successives, forma l’armure d’Alexandre le Grand et fournit leurs toiles aux plus grands peintres. Résistant, capable d’absorber les vibrations, cultivé en Europe, il compose de nos jours, associé à une résine, snowboards, chaises, casques, portières… remplaçant carbone et fibre de verre.
Le chanvre, qui requiert peu d’irrigation et préserve les sols, convainc en linge de maison, en matériau d’isolation et de construction. La fibre de jute livre des coques de bateau solides. Les recherches sont nombreuses sur les algues, sources de lumière. A Madagascar, le vétiver se tisse, demandé en Europe et aux Etats-Unis.
Bien des objets aussi trouvent une deuxième vie, parfois plus noble: c’est l' »upcycling », le « recyclage par le haut », une vague qui touche même le luxe.
Le Marseillais Boboboom puise dans les invendus d’usines – carafes à liqueur, fins de rouleaux textiles – pour ses lampes, ses poufs. Les Néerlandais de Rescued! proposent des suspensions de papier mâché en journaux récupérés en imprimerie. « Petite papeterie française » intègre des déchets d’amande, du cuir, des algues.
Hermès même crée depuis 2010, dans son « atelier petit h », avec les matières hier promises au rebut.
Et quand l’atelier de meubles Maximum écume les poubelles de l’industrie – qui jette un tiers de ses matières premières – A.bsolument Vintage Radios équipe d’enceintes bluetooth des radios anciennes.
«Slow design»
Car « les gens veulent de l’unique », confirme un responsable chez Mahatsara, qui vend de beaux masques d’animaux africains en métal de carrosseries.
Dans des villes toujours plus denses, les toits se végétalisent, les espaces verts sont plébiscités (1ère priorité des villes pour six Français sur dix selon un sondage Ifop). Et pour son intérieur, le consommateur réclame plus de douceur, d’authenticité.
Tendance révélatrice, le « slow design », avec « le regain d’intérêt pour le savoir-faire, l’artisanat d’art, les objets qui ont une histoire, où on sent l’empreinte de la main et la volonté d’une consommation raisonnée », explique Franck Millot.
Pourtant, l’équation écologique n’est pas simple dans un secteur générant tant de modes. Mais le patron de la Paris Design Week voit un vrai changement dans la jeune génération, « consciente des enjeux ».
Aussi, le jeune designer Julien Phedyaeff a-t-il inventé « l’increvable », lave-linge entièrement montable et démontable (donc réparable), manière de lutter contre « l’obsolescence programmée ». Deux ans plus tard, il cherche des partenaires industriels pour le développer.
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