Des pompes funèbres à l’heure de l’éco-responsabilité !
Cercueils en carton et coton bio, urnes funéraires en osier, voire simple linceul, c’est ce que propose une coopérative belge, qui tente d’insuffler écologie et éthique dans les pompes-funèbres.
Issu d’une « dynastie » du secteur, Cédric Vanhorenbeke, 30 ans, a créé la coopérative funéraire Alveus il y a un an. Formé par des années de militantisme associatif, son projet est de « minimiser l’impact des funérailles sur l’environnement », mais aussi d’en finir avec ce qu’il dénonce « comme les pratiques mafieuses du cartel des pompes funèbres ».
« C’est un domaine où les marges sont de cinq à six fois le prix, où les innovations butent sur le conservatisme généralisé », dénonce-t-il.
Côté écologie, il bannit l’aggloméré et les revêtements synthétiques, « particulièrement polluants pour les crémations ». Il s’est initié à la vannerie pour tresser lui-même bières et urnes funéraires, « avec de l’osier belge ».
« Cela prend trois ou quatre jours, ce qui permet de tenir les délais habituels pour des funérailles », explique-t-il. « Pour les urnes, on peut faire un modèle qui, une fois enterré, repousse en buisson, en utilisant de l’osier que l’on conserve dans de l’eau ».
Pas du low cost
Il travaille aussi à un projet de cercueil en pâte à papier, avec Domido, une artiste qui cherchait des pompes-funèbres l’autorisant à créer son propre cercueil. Elle a fabriqué une maquette évoquant un sarcophage égyptien. « Le papier mâché permet beaucoup plus de créativité dans les formes », quitte à devoir rajouter structure en osier et papier paraffiné pour garantir à la fois la solidité et l’imperméabilité de l’ensemble, explique cette ex-ergothérapeute spécialisée en soins palliatifs.
Le volet éthique est avant tout tarifaire: avec des bières en bois massif qui commencent à 300 euros, ou en carton à 200 euros, Alveus offre des funérailles complètes entre 2.000 euros et 2.500 euros, la moitié du prix moyen en vigueur à Bruxelles, selon M. Vanhorenbeke.
Mais il se défend de faire du « low cost », se targuant aussi d’une prise en charge des familles plus personnalisée et participative, coloriage du cercueil ou participation à son tressage inclus.
L’entreprise réalise encore un chiffre d’affaires modeste, dont 80% avec des prestations conventionnelles, le traditionalisme l’emportant souvent à la dernière heure, selon M. Vanhorenbeke. La législation y a aussi sa part. Les autorités de Bruxelles et de la région flamande n’imposent pas les cercueils en bois, et autorisent les proches à disposer librement des cendres des défunts sur des terrains privés. Ce n’est pas le cas en Wallonie, la région francophone où Alveus puise le gros de ses clients.
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