Des lézards changent de sexe sous les yeux des scientifiques
Des lézards australiens qui changent de sexe en fonction du climat sont décrits dans une étude publiée mercredi dans Nature.
Des chercheurs avaient déjà prouvé que la détermination du sexe de ces lézards dépendait de la température d’incubation des œufs. Mais ce phénomène de passage d’un système où le sexe est déterminé par les chromosomes à un système où le sexe est déterminé par la température d’incubation n’avait jamais été observé dans la nature.
Clare Holleley de l’Australian National University à Canberra, et ses collègues ont recueilli des données sur le terrain à partir de 131 « dragons barbus » adultes, des lézards australiens.
Les analyses moléculaires montrent que onze individus provenant d’œufs incubés à des températures élevées avaient un ensemble mâle de chromosomes, mais étaient, en fait, des femelles.
Ces individus passent facilement d’une identité sexuelle contrôlée génétiquement à une identité contrôlée par la température.
Les chercheurs ont également observé que lorsque ces femelles de sexe inversé s’accouplent avec des mâles, le sexe de leurs progénitures est entièrement déterminé par la température d’incubation des œufs.
La descendance des mères de sexe inversé a une plus forte propension à s’inverser, renforçant ce mode de détermination sexuelle. De plus, ces mères font également près de deux fois plus d’œufs par an que les autres mères, conduisant à des populations plus féminisées.
Ces résultats confirment que les deux systèmes de détermination du sexe coexistent et que le génome du reptile est sensible au climat.
Une plus grande flexibilité dans la détermination du sexe pourrait être une arme utile face à un climat imprévisible. Mais de plus amples recherches seront nécessaires pour comprendre les avantages et inconvénients de ce mécanisme, souligne l’étude.
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