Dernière messe pour animaux à Sainte-Rita, « église SDF »
Une douzaine de chiens et une centaine de personnes, fidèles ou curieux, ont assisté dimanche à Paris à la dernière messe pour animaux devant l’église gallicane Sainte-Rita, avant sa démolition prévue lundi.
Quelques rares aboiements et grognements ont ponctué l’office en latin et en français de monseigneur Samuel effectué sur le trottoir, car l’église, située dans le XVe arrondissement, est murée depuis avril. Le bâtiment a été vendu il y a trois ans à un promoteur immobilier.
La messe s’est déroulée devant un autel improvisé: une table pliante posée devant une paroi métallique sur laquelle a été dessinée une grande croix fluorescente. Les fox-terrier, beagle, jack russell ou bichon maltais tenus en laisse ont écouté à même le sol ou dans les bras de leur maître.
« On est une église SDF », a indiqué avant la messe le prêtre, qui officie dans ce lieu depuis une vingtaine d’années. Mais il ne perd pas espoir, « parce que nous vénérons la sainte des impossibles ».
Lundi matin des fidèles, sympathisants, riverains et élus, « viendront faire le blocus pour que le bulldozer ne vienne pas détruire » l’église, a-t-il affirmé, évoquant aussi des recours en justice contre le maire de Paris, alors que l’église contient de l’amiante, dit-il.
Cela fait « plus de trente ans que la messe des animaux » a lieu dans cette église à la fête de Saint-François d’Assise, qui « aimait bien les animaux. L’animal est plus fidèle que l’homme, pourquoi pas lui donner aussi une bénédiction », explique-t-il.
Denise Solal, venue depuis Champigny (Val-de-Marne), est une habituée. « J’ai eu je ne sais plus combien de chiens qui sont venus ici », dit cette protestante, accompagnée cette fois de Fuko, un shih tzu.
Elle se souvient y avoir vu « de tout : des chats, des chiens, des dromadaires, des oiseaux, des singes, des souris, des lapins, des animaux de beaucoup de sortes. Il y avait des animaux de cirque qui restaient dehors, ils étaient tellement grands qu’ils ne pouvaient pas entrer ».
Elle se dit « folle de rage » face à la démolition programmée du lieu de culte.
Claire, informaticienne d’Ivry-sur-Seine, n’était jamais venue, car, dit-elle, « c’est la première fois que j’ai une petite chienne ». « C’est vraiment dommage de faire des parkings à la place d’une église, aussi belle en plus ».
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