Conquête des astéroïdes : le Luxembourg veut attirer les investisseurs
Le Luxembourg veut attirer sur son territoire des investisseurs prêts à se lancer dans la conquête des ressources naturelles de l’espace en créant un « cadre règlementaire et juridique » favorable, a annoncé mercredi le ministère luxembourgeois de l’Economie.
C’est le premier pays européen à s’engager sur cette voie, a souligné le ministère.
Cette initiative, présentée à la presse par le vice-Premier ministre et ministre de l’Economie Etienne Schneider, intervient deux mois après la promulgation par le président américain Barack Obama d’une loi autorisant l’usage commercial des richesses se trouvant sur les astéroïdes et la Lune.
Le « Space Act » prévoit que tout matériau trouvé par un Américain ou une entreprise américaine sur ces corps célestes ou le satellite naturel de la Terre lui appartiendra.
« Le Luxembourg veut lui aussi offrir un cadre réglementaire et juridique pour préparer l’exploitation de l’espace », et notamment des astéroïdes, a expliqué à l’AFP Jean-Jacques Dordain, ancien patron de l’Agence spatiale européenne (ESA), devenu conseiller du gouvernement luxembourgeois sur ce dossier.
Les entreprises privées qui s’installeront au Luxembourg pour se lancer dans ce domaine seront assurées de « leurs droits » sur les ressources qu’elles extrairont des astéroïdes, par exemple des minerais rares, précise le ministère.
Le Luxembourg investira lui-même dans certains projets de recherche et développement. Il envisage aussi de prendre des participations directes dans le capital de certaines compagnies qui s’engageront dans des activités préparant cette exploitation.
Le budget alloué à cette initiative, baptisée spaceresources.lu, n’a pas encore été fixé.
« Notre objectif est de permettre d’accéder à de riches ressources pour le moment inexplorées situées sur des rocs dépourvus de vie lancés dans l’espace, sans endommager les habitats naturels », assure Etienne Schneider.
L’initiative « démontre que les Européens savent innover et sont capables de prendre des risques quand les enjeux sont importants », estime M. Dordain.
Interrogé sur la raison pour laquelle le Luxembourg n’a pas inscrit cette initiative dans le cadre de l’Agence spatiale européenne, Etienne Schneider a répondu : « le rythme de travail de l’ESA n’est pas le mien ».
A l’Agence, « tous les projets d’investissement prennent des années de discussions et après, on discute pendant des années pour savoir où ces investissements vont se faire et quelles seront les retombées pour chaque Ztat membre. On se bagarre là-dessus », a-t-il expliqué.
« En outre, je suis le ministre de l’Economie du Luxembourg et j’ai intérêt à attirer l’activité économique au Luxembourg et pas dans l’Union européenne en général », a-t-il reconnu.
La société américaine Planetary Resources, qui met au point des techniques pour exploiter les ressources minières des astéroïdes, dit avoir « hâte de travailler » avec le Luxembourg, selon le ministère.
La société américaine Deep Space Industries, autre acteur de ce secteur, est aussi intéressée, selon lui.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici