Brésil: une députée donne en exemple son mari, arrêté le lendemain
Dimanche soir, une députée brésilienne faisait l’éloge de la gestion municipale de son mari, lors du vote crucial sur la destitution de la présidente Dilma Rousseff. Lundi, il était arrêté par la police pour corruption présumée.
Ruy Muniz, maire de Montes Claros dans l’Etat du Minas Gerais (sud-est), est soupçonné de « chercher à rendre impraticable le fonctionnement des hôpitaux publics » afin de « favoriser une clinique privée » qui lui appartiendrait et serait gérée par certains de ses proches et associés, a expliqué la Police fédérale (PF) dans un communiqué en annonçant son interpellation.
Or dimanche soir, son épouse Raquel Muniz, qui a voté avec une écrasante majorité de ses collègues en faveur de la destitution de la présidente, lui tressait des lauriers devant plus de 500 députés et des millions de Brésiliens regardant la télévision en direct.
« Je vote pour dire que le Brésil a la solution et le maire de Montes Claros nous le montre avec sa gestion », a dit la parlementaire, visiblement émue, avant de lancer en remuant un drapeau: « Pour le Brésil, oui, oui, oui! »
Son mari doit désormais répondre de chefs d’accusation de fraude, suspension indue d’habilitation publique, escroquerie ou prévarication. Avec son adjointe chargée de la santé, les deux responsables municipaux encourent des peines de prison de « plus de 30 ans », a indiqué la PF.
La mairie de Montes Claros a qualifié le mandat d’arrêt d' »absurde » et assuré que l’édile restait « dans le plein exercice de ses fonctions ».
« En exigeant de profonds changements dans le système de santé de Montes Claros, en défense de la population, le maire a contrarié des intérêts et a provoqué une forte persécution politique » à son encontre, a affirmé la mairie dans un communiqué publié sur son site.
Le pays, en pleine crise politique et récession économique, est également le théâtre du scandale de corruption Petrobras, qui touche une bonne partie de la classe politique brésilienne.
Le Brésil figure à la 76e place sur 168 dans le classement de la corruption établi par l’ONG Transparency International.
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