Breakdance : de la rue aux JO

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Les JO 2024 marquent l’entrée du breakdance comme nouvelle discipline officielle. Une reconnaissance qui témoigne de l’évolution de cette danse urbaine, qui se pratique aussi en Belgique. France 3 dévoile l’envers du décor de cette discipline avec un documentaire à voir à 23 h 50.

Le breakdance, aussi appelée breaking ou break, est une danse urbaine née dans les quartiers défavorisés de New York au début des années 1970. Inspiré par les mouvements de danses afro- et latino-américaines, il s’est développé parallèlement à la musique hip-hop. Et se caractérise par ses mouvements de corps saccadés, son aspect acrobatique et ses figures au sol.

De New York à l’Europe

Le break va alors connaître un période d’effervescence à New York. Il se diffuse en Europe à partir des années 1980, notamment en France. Un championnat de breaking est organisé en 1990 à Bruxelles. Un an après, la Battle of the Year est créée en Allemagne.

Au fil des années, le breakdance est devenu un phénomène culturel. Aujour-d’hui, il est pratiqué par des millions de personnes. Des compétitions nationales et internationales sont organisées depuis les années 1990, sous la forme de battles dont l’issue est votée par un jury. Les danseurs et danseuses sont appelés B-boys et B-girls. Les deux circuits professionnels internationaux majeurs sont le Red Bull BC One pour la compétition en solo, et la Battle of the Year pour la compétition en équipe.

Un vrai sport ?

Le break a été reconnu discipline olympique fin 2020 par le CIO, désireux de moderniser les Jeux olympiques et d’attirer un public plus jeune. Il fait son entrée aux JO de Paris 2024 : sur la place de la Concorde, ces 9 et 10 août, des B-boys et B-girls venus du monde entier enchaîneront les figures acrobatiques dans l’espoir de remporter le premier titre olympique. Cinq juges évalueront l’aspect athlétique de chaque passage, la difficulté et la qualité d’exécution des mouvements ainsi que l’originalité et la «musicalité» du breaker, c’est-à-dire sa façon d’adapter la chorégraphie à la musique. Trente-trois athlètes se sont qualifiés, issus de seize nations, excepté la Belgique.

Souplesse et force

Les B-boys et B-girls se considèrent tous comme des artistes et pas forcément des sportifs. Leur discipline demande pourtant de l’entraînement, beaucoup de cardio et de musculation. Souplesse et force sont nécessaires, ainsi que de l’audace et le sens du rythme. Il demande donc un grand effort physique et mental. Au vu de son aspect acrobatique, on n’en doute pas !

Le breakdance se pratique chez nous dans diverses écoles de danse et maisons de jeunes. Des compétitions nationales et internationales sont régulièrement organisées en Belgique.

Champions belges

En septembre 2023, les Championnats du Monde de breakdance se sont déroulés à Louvain. Une Lituanienne a été sacrée championne chez les B-girls et un Américain chez les B-boys. Il y avait quatre Belges en lice, dont Dimitrios Grigoriou qui s’est hissé dans le Top 8.

L’Anversoise Camine Van Hoof, diplômée en philosophie, fut championne de Belgique en 2019. Lucas El Raghibi s’entraîne dans une école de danse à Namur; ingénieur civil, chercheur à l’UCL, il a signé un contrat pro de sportif de haut niveau à l’ADEPS. Agent de police à Bruxelles, Serge Lawson a été sacré six fois champion de Belgique. Maxime Blieck, Bruxelloise également, fut vice-championne du Monde en 2020 et occupe actuellement la 16e place du classement mondial. JO ou pas, la Belgique a donc ses champions de break !

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