Birmanie : prison pour un Néerlandais ayant débranché un haut-parleur

Birmanie : prison pour un Néerlandais ayant débranché un haut-parleur
AFP

Un Néerlandais a été condamné jeudi à trois mois de détention en Birmanie pour avoir débranché le haut-parleur d’un temple bouddhiste, une offense grave dans un pays d’Asie du Sud-Est où le bouddhisme a une place importante dans la société.

« Klass Haytema a été condamné à trois mois d’emprisonnement en camp de travail », a déclaré le juge du tribunal de Mandalay où s’est achevé jeudi son procès.

Il a été condamné pour « insulte à la religion », puni par le code pénal en Birmanie, sous lequel tombe « quiconque perturbe volontairement une assemblée en train de procéder pacifiquement à un culte religieux » dit l’article en question.

Excédé par le bruit venu du lieu de prières proche de son hôtel en Birmanie, ce Néerlandais avait débranché le haut-parleur du temple voisin, provoquant la colère des habitants et son arrestation pour « insulte à la religion », délit passible de deux ans de prison.

En septembre, au moment du sermon bouddhiste de fin de semaine diffusé via des haut-parleurs, ce touriste de 30 ans était allé déconnecter les fils reliant l’amplificateur et les hauts-parleurs de ce temple de Mandalay, ville touristique de Birmanie connue pour ses multiples temples.

La foule en colère l’avait suivi jusqu’à son hôtel, d’où il a été emmené ensuite en prison manu militari.

Après des années sous la coupe de la junte militaire, la Birmanie, à majorité bouddhiste, s’est ouverte aux touristes ces dernières années, un engouement renforcé depuis l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement civil dirigé par la Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

Des moines bouddhistes birmans et thaïlandais rassemblés pour un service conjoint à Mandalay le 20 septembre 2015

Le pays connaît une montée du bouddhisme radical, et le pays a connu en 2012 des violences qui ont fait 200 morts, notamment dans l’ouest du pays, où vit une importante communauté musulmane – principalement des Rohingyas.

Porté par des moines extrémistes, ce mouvement appelle notamment au boycottage des entreprises musulmanes pour « protéger » le bouddhisme, religion de plus de 90% de la population.

Un touriste espagnol a été expulsé du pays en juillet pour avoir arboré un tatouage de bouddha à la jambe, partie du corps considérée comme trop impure pour une image religieuse.

En 2015, un Néo-Zélandais et deux collègues birmans avaient été condamné en Birmanie à deux ans et demi de prison avec travaux forcés pour insulte à la religion après avoir utilisé une image de bouddha pour promouvoir leur bar.

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