Bionic Bird, le petit drone marseillais qui voulait être un oiseau

Bionic Bird, le petit drone marseillais qui voulait être un oiseau
AFP

Pour Noël, 1.000 chanceux vont recevoir un drone-oiseau, le Bionic Bird, conçu par une start-up marseillaise. Un « cadeau » pour avoir souscrit à l’appel de fonds lancé sur un site de financement participatif, qui permettra à la petite équipe provençale de développer son ornithoptère, un drone en forme d’oiseau.

Cet oiseau mécanique, qui se pilote avec un smartphone concrétise le rêve d’Edwin Van Ruymbeke, un ingénieur en aéronautique: « J’y pensais depuis longtemps mais la technologie n’existait pas pour faire voler une machine qui batte des ailes ».

Il faut dire que les oiseaux, c’est un peu une affaire de famille chez les Van Ruymbeke. A la fin des années 60, son grand-père Gaston et son père Gérard inventent Tim bird, un jouet de plage qui vole en battant des ailes grâce à un élastique. Cet oiseau, longtemps fabriqué à Marseille (aujourd’hui en Chine) dans l’usine familiale, s’est vendu à quelque 20 millions d’exemplaires partout sur la planète.

Aujourd’hui, c’est le frère d’Edwin, qui a repris le flambeau et commercialise Tim bird. Pour Edwin, cette tradition familiale a également pesé: au milieu des années 80, après ses études d’ingénieur, plutôt que d’aller concevoir des gros porteurs, il a préféré rejoindre ses frères et sœurs dans la petite usine de jouets, dans le quartier marseillais de la Pointe-Rouge, entre plage et calanques.

Déjà, il a l’idée d’un oiseau radiocommandé. « Tous les dix ans, je faisais un point sur les moteurs électriques et les batteries », explique-t-il, ajoutant qu’il aboutissait toujours à la même conclusion : « Trop lourd » pour un oiseau qui bat des ailes.

« La technologie est arrivée avec les téléphones portables. Avec la technologie lithium-ion, le poids des batteries a été divisé par 10 et les micro-moteurs +coreless+ des vibreurs sont très légers », souligne l’ingénieur quinquagénaire, installé dans un hangar niché au fond du jardin de son grand-père.

Après avoir mis en pièces plusieurs téléphones portables, il met au point un réducteur, sorte de boîte de vitesse de dimension horlogère qu’il fait breveter. Le dispositif permet de diminuer de 40 fois la vitesse du moteur pour pouvoir produire des battements d’ailes.

« J’ai regardé tous les reportages que je trouvais pour étudier le vol des oiseaux », s’amuse encore Edwin Van Ruymbeke détaillant son système de vol et de manœuvre rapide grâce à la déformation des ailes. Tellement ressemblant que les rapaces eux-même s’y laissent prendre, pourchassant le petit drone comme une proie.

– Un drone furtif et silencieux –

Bionic Bird est une merveille de technologie de 9,3 grammes pour 33 cm d’envergure, capable de voler à 20 km/h. Ses entrailles contiennent deux processeurs, un moteur, un réducteur, un refroidisseur et une batterie.

Cette nouvelle génération conçue par Xtim après deux modèles radiocommandés se pilote intuitivement avec un iPhone ou un iPad mini (bientôt une version Androïd) avec une portée d’une centaine de mètres.

Pour pouvoir voler plus longtemps, Edwin à conçu un chargeur USB nomade en forme d’œuf sur lequel l’oiseau se pose. Comme cela, l’autonomie de 8 mn peut être multipliée par 10.

Mais, poète ou visionnaire, Edwin ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. « Des drones, il va y en avoir partout, alors autant qu’ils ressemblent à des oiseaux », dit-il, en énumérant les qualités de sa machine « sans danger » du fait de son poids réduit, mais aussi furtive et silencieuse…

Le 21 octobre, Edwin et sa poignée de collaborateurs de Xtim ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Indiegogo.

« Nous en sommes actuellement à 108.000 dollars de participations. Nous avons donc vendu les 1.000 oiseaux promis pour les fêtes de Noël », dit Laurence Blestel, l’attachée de presse de la start-up.

Et d’envisager l’avenir des drones-oiseaux: « Aujourd’hui, nous allons donc pouvoir passer à une étape nettement plus technologique consistant à développer le vol stationnaire de l’oiseau qui permettra ensuite de lui insérer une caméra ».

Le jouet deviendra alors un véritable outil, par exemple pour les pompiers, la surveillance d’usine ou les naturalistes. Edwin n’a pas fini de rêver.

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