Aux États-Unis, une escroquerie boursière… sur Post-it
Pas de portables, de trading à haute fréquence ou de « cloud » informatique: les autorités américaines ont annoncé vendredi avoir mis au jour une escroquerie boursière reposant sur… un simple Post-it.
Pendant cinq ans, Frank Tamayo a utilisé les célèbres carrés de papier auto-collants pour transmettre à son courtier des informations confidentielles sur des opérations boursières. Celles-ci lui avaient été confiées au préalable par un avocat d’affaires, révèle le gendarme boursier américain (SEC).
Les Post-it, ou occasionnellement une serviette en papier, étaient montrés au courtier près de la grande horloge de la gare centrale de New York avant d’être aussitôt détruits, par tous les moyens possibles, pour effacer toute trace du délit d’initié.
Selon la SEC, M. Tamayo allait ainsi jusqu' »à mâcher » ou « manger » l’information confidentielle nimbée de papier adhésif.
Après ces furtives et gourmandes entrevues, le courtier reprenait contact avec M. Tamayo au téléphone et lui conseillait des investissements prétendument basés sur des « analyses et des recherches » mais fondés, en réalité, sur ces délits d’initiés, selon le communiqué.
« Ils ont eu tort de penser que cela empêcherait la SEC de mettre au jour leurs manoeuvres », s’est vanté Robert Cohen, un des dirigeants du gendarme boursier.
Avant d’être démasqué, le trio -le courtier, M. Tamayo et l’avocat d’affaires- a réussi à amasser illicitement 5,6 millions de dollars grâce à ces informations confidentielles.
Les trois hommes sont poursuivis au civil par le gendarme boursier américain et sont également sous le coup d’une procédure pénale du procureur du New Jersey (nord-est), précise le communiqué.
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