Les 3 raisons du flop d’«Esprits de famille» (La Une)

Les 3 raisons du flop d'«Esprits de famille» (La Une)
Julien Vandevenne
Julien Vandevenne Rédacteur en chef adjoint

La nouvelle série 100 % belge de la RTBF ne convainc pas le public. «Esprits de famille» continue de perdre des téléspectateurs.

C’est une tuile de plus pour la RTBF. Après l’échec de «Duels en cuisine», c’est l’autre gros évènement de la rentrée qui fait un flop. Ce dimanche, vous n’étiez que 137.600 personnes devant «Esprits de famille» sur La Une. La part de marché fait peine à voir, à 7,6 %. En 3 épisodes, la série a perdu plus de 55 % de son audience !

1. Problème de programmation

Un premier constat pour expliquer cet échec : la programmation. Le dimanche soir n’est pas la meilleure case pour y placer une fiction feuilletonnante. La concurrence est très rude entre les rendez-vous cinéma de TF1 et France 2, et les grosses cartouches de RTL-TVI comme «Camping Paradis», «Rabbi Jacob» la semaine prochaine, ou Pirette, qui, dans 15 jours, va certainement achever la série…

Pourtant, tout avait bien démarré pour «Esprits de famille», le 16 novembre. Le premier épisode avait été suivi par plus de 310.000 personnes. Mais il semblerait que la série ait été boostée par les Diables Rouges qui jouaient juste avant, et qui avaient attiré près d’un téléspectateur sur 2 sur La Une. Une belle locomotive. Là où la douche a été très froide, c’est lorsque le deuxième épisode perdait déjà la moitié de son audience.

2. Un scénario complexe

Pourquoi une telle désaffection du public ? L’idée était intéressante sur papier : des grands-parents dans le coma qui viennent tantôt aider, tantôt apporter quelques soucis supplémentaires à la famille. Avec un humour bien de chez nous qui aurait dû plaire à un large public.

C’est le premier épisode qui a un peu gâché la fête. Trop lent, il fallait présenter et installer une douzaine de personnages. On ne comprenait vraiment le sens de la série qu’à la dernière scène. Trop tard, beaucoup avait déjà changé de chaîne.

Les épisodes suivants sont, certes, plus dynamiques, mais on a tout de même toujours un peu de mal à entrer dans la série. Il aurait peut-être fallu diffuser les deux premiers épisodes à la suite, histoire de rester dans le «mood»…

3. Sur fond de polémique

«Esprits de famille» part sur de mauvaises bases. Déjà en chantier avant le lancement du Fonds des séries belges (orchestré par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la RTBF), son ajout en dernière minute dans les lauréats, un peu comme une Wild Card, a fait grincer quelques dents, tant dans le milieu qu’à la RTBF.

On évoque une sorte de copinage autour de la série avec certains responsables de la chaîne publique. Pas très reluisant…

Conclusion

Du côté de la RTBF, on ne tire pas la sonnette d’alarme pour autant. Dans la presse quotidienne, Jean-Paul Philippot n’est pas inquiet. Il n’y avait pas vraiment d’objectif d’audience. Le but est d’abord d’installer le genre chez nous, et de créer une industrie de la fiction, comme en Flandre, par exemple.

La RTBF laissera du temps – on parle de quatre ans ! – avant de faire un vrai bilan «comptable». D’ici-là, d’autres séries seront mises à l’antenne dans d’autres registres, que ce soit du polar, du judiciaire, de la science-fiction, du surréalisme et bien sûr de l’humour. En tout, 40 épisodes par an, soit 4 séries différentes.

Le petit conseil que l’on peut juste donner à la RTBF, ce serait de changer de jour de diffusion, et de revenir à la soirée qui a fait le succès de «Septième Ciel Belgique» et « Melting pot Café » : le mardi. Mais il faudra prendre son mal en patience et attendre la fin de «The Voice Belgique»…

Pierre Bertinchamps





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