Au concours de cri du cochon, « plus de suspense que pour la motion de censure »

Au concours de cri du cochon, "plus de suspense que pour la motion de censure"
AFP

Oooooinnnkk…uuiiiii…rrrooo: « si on ferme les yeux, on a l’impression que c’est un cochon », sourit Marie, jurée appliquée. Et c’est bien l’objectif du concours du cri du cochon, attraction du salon de l’Agriculture, même si ses candidats sont humains.

Un concours « mondial », grâce à la présence d’un candidat belge, précise l’organisateur Jean-Michel Meunier, éleveur de porcs de Bayeux, qui y voit « une manière ludique de faire parler du cochon », grâce à des candidats rôdés à l’imitation des porcelets ou de la truie en goguette.

La compétition en est déjà à sa 11e édition, et comprend une catégorie spéciale pour les enfants.

Autour du « ring » porcin, le public se presse. « Y a plus de suspense que pour la motion de censure! », glisse un spectateur.

Les pieds dans la sciure, huit candidats s’alignent, hilares ou concentrés, sous les acclamations du fan-club de « Nono », le grand favori, déjà vainqueur cinq fois par le passé.

Masque porcin ou combinaison intégrale, certains participants n’ont pas hésité à miser sur le latex rose pour se déguiser comme leur animal favori.

Guilaine, la seule femme, poussée à s’inscrire par ses amies, pousse un timide « uiii uiii ». Pierre, étudiant fluet, est plus convaincant. Mais les grognements de son voisin en chemise à carreaux laissent le public perplexe.

Puis vient le clou du spectacle: toutes mamelles de plastiques dehors, le nez couvert d’un groin, « Nono », alias Noël Jamet, 48 ans, annonce le programme de sa performance. « Je vais vous faire un show: la naissance du cochon, l’allaitement et la mort! », déclame-t-il.

Petits cris aigus, grands cris rageurs, il se lance sous l’oeil des caméras, sans hésiter à se rouler par terre sur un petit tapis dégainé pour l’occasion. Des porcelets en peluche jaillissent de son déguisement, à la grande joie des spectateurs.

Après deux manches, l’évidence s’impose: Nono est de nouveau sacré champion du monde du cri du cochon, coupe en plastique en prime. Le fan club est aux anges.

Ce conducteur de travaux publics a « toujours aimé les bruitages d’animaux » et commencé sa carrière « pendant une foire à l’andouille ».

« Il y avait un bon niveau cette année », se réjouit Arthur, l’un des jurés et fils de l’organisateur. Celui-ci a d’autres projets pour introduire un peu d’humour dans un monde « d’éleveurs sérieux ».

Il s’occupe aussi du championnat de cri du cochon belge et de l’élection de « Miss Cochonne ». « Mais le physique ne compte absolument pas, il faut répondre à des questions pour montrer sa bonne connaissance du cochon », souligne-t-il.

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