«Attention à la marche» : le casting des voix dans le métro parisien
« Direction Gallieni, prochain train dans trois minutes ». Déclamer les horaires et instructions dans le métro et les bus parisiens n’est pas donné à tout le monde: seuls des employés de la RATP – bénévoles – peuvent participer au casting organisé cette semaine pour devenir les « voix de la RATP ».
Ils ont été plus de 500 parmi les 45.000 salariés de l’entreprise à postuler. Dans la salle d’attente, les candidats – conducteur de métro, agent commercial, gestionnaire du garage de bus… – ont le choix entre huit extraits de textes, d' »Exercices de style » de Raymond Queneau à Harry Potter en passant par « Métro », une chanson de Mano Solo.
Ils n’ont que quelques minutes pour convaincre un jury composé notamment d’actuelles « voix de la RATP » et d’ingénieurs son.
Derrière un paravent, face à un micro, casque sur les oreilles, les candidats lisent leur extrait. « N’oubliez pas de sourire », lance une femme membre du jury, dont la voix, facilement reconnaissable, résonne sur plusieurs lignes de bus.
De cette première étape seront retenus une soixantaine de candidats avant la finale le 27 novembre: les vainqueurs, dix voix masculines et dix voix féminines, viendront « sonoriser » dès début 2015 les lignes de bus pas encore équipées, les nouvelles lignes de tramway et les lignes de métro qui ne disposent pas encore de l’énumération des stations à bord de la rame.
Le jury assume la dimension « télécrochet » et remet aux candidats retenus un pass pour l’étape suivante ou annoncent aux autres que « l’aventure s’arrête ici ». Comme un air de « The Voice de la RATP », lâche Fabien Strupiechonski, informaticien de 34 ans, tout sourire après avoir été sélectionné.
« On veut une voix audible, dans un métro où on est peu attentif : on veut qu’ils écoutent si on leur annonce que le voyage ne va pas se passer comme prévu », explique la jurée Fatima Chaoui, du pôle information voyageurs.
Il s’agit du deuxième casting, après un premier en 2005 qui avait retenu dix voix: « avant, on faisait appel à des comédiens professsionnels, ou à de la synthèse vocale, on a voulu faire participer les talents internes, rendre hommage à ceux qui travaillent au quotidien sur les réseaux et rajouter de l’humanité là-dedans », explique Song Fhanekham, responsable de l’identitité visuelle et sonore à la RATP, incollable sur les voix du réseau.
« Sur la 13, pour les temps d’attente, c’est Jean-Baptiste dans un sens, et Martine dans l’autre: c’est un couple qui marche bien, lui avec sa voix veloutée, elle avec sa voix plus aigüe », poursuit-il.
Nelly Diet, 53 ans, la voix de la « Une » avoue « adorer entendre sa voix » : « C’est marrant d’entendre les gens nous imiter «Tuileries, Tuileries»! »
L’exercice n’est pas rémunéré, mais les voix enregistrent sur leur temps de travail, précise-t-on à la RATP.
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