A Rome, les funérailles triomphales d’un boss mafieux passent mal

A Rome, les funérailles triomphales d'un boss mafieux passent mal
AFP

Carrosse antique tiré par six chevaux, pétales de roses largués par hélicoptère sur la musique du film « Le Parrain »… Les funérailles grandioses d’un chef de clan mafieux jeudi à Rome ne sont pas passées inaperçues, au grand dam des autorités italiennes.

Vendredi, les journaux consacraient des pages entières aux détails des funérailles à la fois kitsch et pleines de défi de Vittorio Casamonica, mort à 65 ans d’un cancer.

Il était considéré comme le chef du clan des Casamonica, d’origine sinti, présents essentiellement dans la périphérie sud de Rome et soupçonnés de fraudes, extorsions, trafic de drogue… Plusieurs fois arrêté, il n’avait cependant jamais été condamné.

Les Casamonica sont cités dans l’enquête sur le réseau mafieux infiltré dans la mairie de Rome, pour lequel la justice a annoncé mercredi que 59 personnes comparaîtraient dans un « maxi-procès » devant s’ouvrir le 5 novembre.

« Vittorio Casamonica, roi de Rome », proclamait une affiche placardée à l’entrée de l’église où ont eu lieu les funérailles dans l’est de la capitale.

Le ministre de l’Intérieur, Angelino Alfano, et le maire de Rome, Ignazio Marino, ont réclamé des explications au préfet, qui a pour l’instant évoqué « une faille dans le système ».

« Il est intolérable que des funérailles soient l’instrument des vivants pour envoyer des messages mafieux », a insisté M. Marino sur Twitter.

L’affaire passe d’autant plus mal qu’il s’agit de la même église où, en 2006, le curé de l’époque avait refusé des funérailles à Piergiorgio Welby, un homme souffrant de dystrophie musculaire et ayant obtenu, après un débat ayant déchiré l’Italie, qu’un anesthésiste débranche les machines le maintenant en vie.

Cette fois-ci, le nouveau curé a assuré à la presse qu’il n’était pas au courant du passé du défunt ni du décorum prévu par ses proches.

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