Warner Bros. fête ses 100 ans : l’histoire derrière le célèbre logo
Les studios Warner Bros., fleurons de l’industrie cinématographique américaine, sont nés il y a exactement 100 ans, le 4 avril 1923 à la faveur de l’association entre quatre frères : Albert, Jack, Harry et Sam. L’entreprise, qui a bâti un empire tentaculaire du divertissement, a accompagné l’histoire du cinéma américain et a vu naître des dizaines de grands classiques du 7e Art.
L’histoire de la société est, à elle seule, une véritable success-story comme les Américains en raffolent. Rien ne laissait présager que quatre frères, émigrés d’origine juive polonaise, allaient révolutionner l’industrie balbutiante du cinéma en achetant, au début du siècle, un projecteur ambulant qu’ils traînent de ville en ville en Pennsylvanie et dans l’Ohio.
Très vite, ils achètent leur premier cinéma dans une petite bourgade de Pennsylvanie. En 1904, les Warner se lancent dans la distribution de films avant de créer leurs propres productions dès les débuts du premier conflit mondial. C’est véritablement en 1918 que les studios se font leur place au soleil en achetant une parcelle le long du fameux Sunset Boulevard à Hollywood. Le studio, désormais dans la cour des grands, se lance un nouveau défi : amener le son dans les salles obscures.
Dès 1925, la Warner souhaite synchroniser musiques et effets sonores à ses productions. La recette, innovante, s’avère être un gouffre financier pour les studios et remet en question leur stratégie. Pourtant, ils sont les premiers en 1927 à produire un long métrage partiellement parlant avec « Le chanteur de Jazz ». Une audace payante qui bouleverse Hollywood et ses stars, dont certaines ne se relèveront jamais d’un tel changement. En 1928, la Warner fait à nouveau un carton avec « Lights of New York », le premier film 100% parlant de l’histoire du cinéma.
Le studio embraye avec des productions à grand spectacle et la couleur fait son apparition dans les salles obscures. La compagnie se fait une place dans le paysage cinématographique américain grâce à des comédies musicales aux numéros hauts en couleur rivalisant avec les revues new-yorkaises.
Pourtant, les spectateurs finissent par se lasser et le studio doit amorcer un nouveau tournant dès le milieu des années trente. Adieu frivolité et paillettes, le public, frappé de plein fouet par la grande dépression de 1929, se passionne désormais pour les films noirs, mettant en scène voyous, gangsters et escrocs. La Warner s’impose avec des productions comme « Little Caesar » et « Public Enemy » et lance la carrière de James Cagney, figure incontournable des films noirs hollywoodiens.
Nouvelle épine dans le pied de ce géant du divertissement : le code de censure « Hays », dont la mise en application limite la représentation de scènes violentes ou à caractère sexuel. Dès 1935, le studio se spécialise dans les productions « historiques » et les « Women Pictures ». Les premières font la part belle à l’acteur Errol Flynn. Les « Women Pictures », sortes de mélodrames sociaux dont le personnage principal est une femme, font un tabac et font entrer dans la légende l’une des actrices américaines les plus populaires des années 30 et 40 : Bette Davis.
Les années passent, égrenant de nouvelles vedettes, et la Warner peut se targuer d’être une véritable usine à stars employant, notamment, Lauren Bacall, Doris Day, James Dean et Natalie Wood.
Dès la fin des années 40, les studios font pourtant face à un nouveau problème : l’émergence de la télévision dans les foyers américains. Jamais à court d’idées, Jack Warner lance alors Warner Bros. Television et se jette dans la course aux séries.
Les années 50 font également la part belle aux grandes productions et la Warner fait naître deux acteurs mythiques du 7e art: James Dean et Marlon Brando. La fin des années 50 et le début de la décennie suivante font office de traversée du désert pour le studio.
Les goûts du public ont changé et les stars des décennies précédentes ne font plus recette. Le studio réalise tout de même deux gros succès au box-office : la comédie musicale « My Fair Lady » avec Audrey Hepburn en 1964 et « Qui a peur de Virginia Woolf » mettant en scène les coups de gueule mémorables d’Elizabeth Taylor et Richard Burton en 1966.
En 1966, l’indétrônable Jack Warner, qui présidait à la destinée des studios depuis ses débuts, finit par vendre son empire à Seven Art Productions.
Les années 70 et 80 marquent le retour de grands succès populaires avec des longs métrages cultes tels que « Orange mécanique », « L’exorciste », « Shining », « Les Gremlins », « Les Goonies », « Superman », « Batman » (le studio possède les droits d’adaptations des personnages de l’univers DC).
Warner fusionne avec la société de médias Time (Time Magazine, People…) en 1989 pour former la société Time Warner. Les succès retentissants de la franchise Harry Potter et des films de super-héros DC, dès le début des années 2000, renflouent les caisses.
En 2018, Time Warner est racheté par le géant américain des télécoms AT&T et rebaptisé WarnerMedia. Un changement de nom de courte durée puisque l’association entre AT&T et Discovery Inc., en 2022, donne naissance à Warner Bros Discovery.
Si ce 100e anniversaire sonne comme une belle victoire pour le groupe, qui a résisté aux affres du temps, nul doute que le plus gros défi de son histoire est encore à venir. La désertion des salles obscures, rudement concurrencées par les géants du streaming, pousse à une nouvelle remise en question et un développement du riche catalogue Warner sur les plateformes.
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