Voyage en zythologie

Longtemps considérée comme la nation du vin, la France a plus que jamais développé sa culture du houblon ces dernières années. Ce mardi à 21h, France 5 diffuse le documentaire «Bière, la pression monte».

Qu’elles soient blondes, brunes, ambrées, pils, spéciales ou d’abbayes, nous avons su porter la bière au rang de fierté nationale. Mais, en simple amateur ou en fin zythologue (spécialiste de la bière), connaissez-vous bien ce fleuron belge ?

France : numéro 1

Cela pourra vous étonner et pourtant, c’est une réalité, la France est le premier pays d’Europe en matière de brasseries. Comprenez ici, des lieux de production de bières et non des cafés/brasseries. Alors qu’en 1980 l’Hexagone n’en comptait plus qu’une trentaine, on en recensait 2.292 fin 2021.

«Cette année-là, la France est devenue le premier pays de l’Union européenne en nombre de brasseries, dépassant l’Allemagne et profitant du Brexit qui éjecte le Royaume-Uni de ce classement», détaille Le Soir. «Le paysage brassicole français présente aussi des spécificités que ne connaît pas notre pays, ne connaît plus ou de façon marginale : des brasseries qui pratiquent le maltage (35), qui produisent de l’orge (118) et du houblon (164).»

Le Plat pays contre-attaque

Si nos amis français peuvent se targuer de cette première place européenne, le Belge défend bien son royaume de la cervoise. D’accord, le nombre de nos brasseries est passé de 3.223 en 1900, à 408 en 2021, cependant ces dernières brassent pas moins de 2.500 variétés de bières. Et, si l’on compte les bières à production limitée, nous dépassons les 8.700.

En 2016, la bière belge a vu sa qualité reconnue en étant inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité de l’UNESCO. Notre pays est aussi, pour l’année 2021, le deuxième exportateur de bière de l’UE, devancé par les Pays-Bas. Avec 1,9 milliard de litres exportés pour nos voisins néerlandais contre 1,7 pour nous. Un peu plus de 40 % de la bière produite sur notre continent part pour le Royaume-Unis et les États-Unis.

L’eau, c’est tricher !

La zythologie (ou la biérologie), comprenez la discipline qui se consacre à l’étude de la bière, est loin d’être récente. C’est en Mésopotamie, 5.000 ans avant J.-C. qu’un breuvage brassé à base d’orge serait apparu pour la première fois. Et, déjà à l’époque, on prenait la boisson très au sérieux. Si l’on en croit le Code d’Hammourabi de l’ancienne Babylone, un texte juridique reprenant les lois de la Mésopotamie, un marchand pouvait être condamné à mort s’il diluait la bière qu’il vendait. Il faut dire, même si cela ne justifie en rien la peine de mort, qu’elle était aussi utilisée comme moyen de paiement. La diluer revenait donc à de la pure escroquerie…

Potion magique

Hormis pour son goût et sa fraîcheur, la bière ferait du bien au corps pour d’autres raisons. N’engloutissez pas pour la cause votre stock, nous parlons ici des composants de la boisson. Ainsi, le malt et le houblon seraient de précieux alliés capillaires, entre le shampoing et le soin, 25 millilitres de n’importe quelle marque de bière rendraient votre crinière plus éclatante. Ses bienfaits antioxydants et les vitamines qu’elle contient permettraient aussi à la peau de se raffermir. L’engouement est tel que des «spas» à la bière voient le jour. Un concept plutôt sympathique, puisque l’on y propose de se plonger dans un bain à bulles agrémenté en malt, houblon et levure de bière, tout en dégustant… une bière bien sûr !

Le saviez-vous ?

• La bière la plus forte au monde est la «Snake Venom» («Venin de serpent»), son taux d’alcool atteint les 67,5°. –
• Inventée aux États-Unis, la canette de bière n’est apparue qu’en 1933.
• En 2022, avec plus de 100 litres de bière consommés par personne annuellement, les Tchèques sont les premiers consommateurs en Europe (et dans le monde). Notre pays arrive en huitième position, avec 49 litres.