Ventes aux enchères : comment ça marche ?

En salle de ventes, il y a trois façons d’acheter : être présent sur place, être en contact téléphonique ou avoir laissé un ordre d’achat © RTBF
Alice Kriescher Journaliste

Adjugé, vendu ! Les enchères ou l’art des bonnes affaires, deviennent, petit à petit, un mode de consommation comme un autre.

Quand on pense ventes aux enchères, on imagine de gros portefeuilles calfeutrés dans une élégante salle des ventes venus écouler ou acheter des objets très coûteux. Les enchères luxueuses existent, bien sûr, mais ce marché possède aussi une autre facette, celle des ménages qui font face à des fins de mois difficiles.

L’enchère est mon métier

Vous faites peut-être partie des nombreux aficionados de l’émission «Affaire conclue». Si c’est le cas, à force de voir des objets être estimés par les experts du programme, vous vous amusez peut-être à jouer au commissaire-priseur devant votre téléviseur.

Si l’accès à la profession n’est pas réglementé en Belgique, sachez tout de même qu’elle nécessite de sérieuses bases, notamment en histoire de l’art et en droit. «Le commissaire-priseur est avant tout un commercial qui cherche à vendre un produit en mettant en valeur ses atouts, d’où la nécessité de connaissance en matière d’art», explique-t-on sur le site du Siep.

Ceci dit, le métier s’apprend essentiellement sur le terrain. «C’est en manipulant les objets qu’on apprend à déceler les imitations et les œuvres authentiques», relate Dominique de Villegas, commissaire-priseur, interrogé par le Siep.

Concrètement, le job du commissaire-priseur consiste à organiser les ventes, à choisir les thèmes et les pièces à présenter et à mettre le prix sur les objets mis en vente. Enfin, son rôle primordial se joue lors des enchères. «Durant la vente, je lance les enchères et je guette les mains qui se lèvent dans la salle», poursuit Dominique de Villegas. «Je suis aussi attentif à ce qu’il se passe par téléphone car il y a trois façons d’acheter : être présent physiquement, être contacté par téléphone ou laisser un ordre d’achat (quand le client n’est pas joignable, il donne un montant maximal auquel il est prêt à acheter un objet, en demandant au commissaire-priseur de l’acheter pour lui le moins cher possible).»

Magasin gouvernemental

Vous rêvez d’une sorte de super-super-marché où se côtoient Lamborghini et grands crus, mais aussi des ustensiles de cuisine ou encore un poulailler avec pondoir, le tout à un prix environ 30 à 40 % inférieur à celui du marché ? Cet endroit existe et il s’appelle FinShop. Il est implanté à Bruxelles, à Gembloux et à Bornem, en Flandre, une version en ligne est aussi disponible.

Le gestionnaire de ce stock un rien farfelu n’est autre que le gouvernement. Les différents produits vendus dans ces enseignes sont d’origine très diverses, allant de saisies opérées par la justice, de pièces à convictions ayant servi lors d’enquête, d’héritage non réclamé, du matériel dont les administrations n’ont plus l’usage ou encore d’objets oubliés dans les transports en commun et non réclamés.

Lorsqu’ils sont neufs, les objets sont revendus en magasin, dans le cas contraire ils sont proposés aux enchères en salle des ventes ou sur le site Internet. En février dernier, la vente aux enchères de soixante véhicules saisis avait rapporté 338.808 euros à l’État.

Le saviez-vous ?

Il existe plusieurs sortes d’enchères. La plus traditionnelle est l’enchère dite anglaise, dans ce cas, le prix monte jusqu’à ce que le dernier enchérisseur remporte la vente.

L’enchère hollandaise est l’inverse de cette méthode. Un bien est mis en vente à un prix élevé, plus élevé que sa valeur réelle, et descend jusqu’à ce qu’il trouve preneur.

Les enchères inversées se basent sur le même principe que les enchères à l’anglaise, mais, ici, c’est un acheteur qui fait connaître son besoin et des vendeurs qui y répondent en tentant de faire la proposition de prix la plus intéressante.

Enfin, la dernière façon de faire une enchère est à l’aveugle . Ce cas de figure est en général appliqué à des situations spécifiques, comme une vente de charité. Un bien est donc proposé à la vente, les acheteurs potentiels inscrivent un prix gardé confidentiel et, après dépouillement des offres, l’objet revient au plus offrant.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 19/3/2020

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