Un jardin sur le toit !
Sur les célèbres toits de Paris, des jardins extraordinaires semblent pousser comme par magie. Ce dimanche à 16h35 sur France 5, le documentaire «Toits de Paris, des jardins extraordinaires» nous les fait découvrir.
Les toits de Paris sont bien connus des habitants de la capitale française, mais aussi du monde entier pour le paysage si typique qu’ils confèrent à la Ville lumière. Pourtant, il semblerait qu’ils n’aient pas encore livré tous leurs secrets. À vingt, trente ou quarante mètres des boulevards et du trafic automobile, des potagers égayent les hauteurs des immeubles.
Agriculture urbaine
Cultiver des fruits et des légumes en plein Paris peut sembler paradoxal tant cette métropole apparaît comme incompatible avec le monde agricole. Pourtant, depuis quelques années, le phénomène de l’agriculture urbaine s’y développe à grande vitesse. En 2019, rien qu’à Paris, on dénombrait un total de vingt hectares de cultures urbaines pour 285 tonnes de fruits, légumes et aromates par an.
Si l’intention derrière ce concept est louable, une question évidente se pose néanmoins : la pollution urbaine ne représente-t-elle pas un sérieux danger ? Certaines études ont, en effet, alerté sur le taux trop élevé d’éléments polluants présents dans ces produits. Notamment celle menée par les chercheurs d’AgroParisTech dont les conclusions établissent que les fruits et légumes issus de ces jardins présentent des taux de pollution en moyenne cinq fois inférieurs aux normes européennes.
Concrètement, la réalité est un peu plus nuancée, car le risque diffère entre les cultures urbaines au sol ou suspendues et selon les villes. «Plus on est haut, moins l’air est pollué, puisque les métaux lourds comme le plomb restent au niveau du sol. Au-delà du troisième étage, les risques de contamination sont donc limités», explique Justine Weyl, journaliste spécialisée dans la consommation, sur France 2. «Mais cela dépend bien sûr de l’emplacement : le niveau de pollution ne sera pas le même à proximité d’une rue avec beaucoup de circulation, que dans un quartier piéton.» Enfin, «dans les villes au fort passé industriel ou à proximité de zones d’enfouissement de déchets, le risque est plus élevé».
Voyage en aquaponie
En matière d’agriculture urbaine, notre plat pays n’a rien à envier à ses voisins. En effet, à l’intérieur de nos frontières, sur les toits du Foodmet à Anderlecht, se trouve rien de moins que la plus grande ferme aquaponique urbaine d’Europe.
Créées par l’architecte belge Steven Beckers, les cultures anderlechtoises s’étendent sur 4.000 m². S’il est à l’origine de ce projet faramineux, le pionnier de cette approche promise à un bel avenir n’a cependant pas inventé l’aquaponie, une technique, déjà utilisée par les Aztèques. Cette méthode consiste à mêler culture des plantes et élevage de poissons.
En pratique, comprenez que c’est l’eau de la pisciculture qui irrigue les fruits et légumes et que les déjections des poissons sont utilisées comme engrais naturel. Autre avantage de la ferme aquaponique, elle n’utilise aucune chimie de synthèse ou pesticides, mais emploie à la place des insectes. «On utilise des bourdons pour polliniser les fleurs des plants», explique Steven dans l’émission «Envoyé spécial» (France 2), «et puis, si on a une invasion d’acariens ou de parasites, on le contre avec un autre acarien ou parasite, ça s’appelle de la lutte intégrée.»
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici