Tsunamis : une vague à la vitesse d’un avion !
Alors que l’éruption du volcan Taal aux Philippines fait peser la menace d’un tsunami local, France 5 dresse jeudi à 20h50 un état des lieux dans le monde.
Le 11 mars 2011, le Japon est frappé par un tremblement de terre d’une magnitude de 9, entraînant un tsunami qui rase plusieurs villages le long des côtes nord-est du pays. Près de 22.000 personnes sont mortes ou portées disparues. «Il fait partie de la collection des séismes monstrueux de magnitude 9 et plus, comme celui de Sumatra en 2004. Il a été monitoré avec un luxe d’instruments sur la terre ferme, mais aussi au fond des océans. Les Japonais ont ainsi pu nous faire voir la manière dont le sol a bougé, avec une foule de détails que nous n’aurions pas eus il y a vingt ans. Il y a eu de grands progrès techniques, mais il fallait le grand tremblement de terre qui l’accompagne. Avant Sumatra, le dernier événement de cette ampleur avait eu lieu en Alaska en 1964», explique Michel Van Camp, sismologue et chef de service à l’Observatoire royal de Belgique.
Un tsunami est provoqué par un tremblement de terre sous-marin, une explosion volcanique ou un astéroïde qui atterrit dans l’eau. Il n’y a que trois origines ?
En effet. L’explosion volcanique est plus locale, l’astéroïde extrêmement rare et s’apparente à Obélix qui saute dans la baignoire. Et il reste les tremblements de terre sous-marins.
Comment se produisent-ils ?
C’est un morceau de couche terrestre qui se met brutalement à glisser sous un autre, d’une plaque tectonique sous une autre. Quand ce glissement se produit par un mouvement vertical du fond de l’océan, une colonne d’eau se soulève et provoque un tsunami. Nous savons où ces mouvements verticaux ont des chances de se produire. Il y a des zones de subduction dans le Pacifique et dans l’océan Indien. Moins bien connue du public, il y a aussi toute la partie au nord de la Californie jusqu’en Colombie britannique. Sans oublier l’Amérique du Sud, le Mexique et les Caraïbes.
Y-a-t-il plus de tremblements qu’avant ?
Non, il n’y a pas plus d’événements de ce genre aujourd’hui. Mais il y a plus de dégâts et de victimes.
Comment estime-t-on la vitesse de propagation et la hauteur des vagues lors d’un tsunami ?
Calculer la vitesse est assez simple. Cette bosse dans l’océan se propage à la vitesse d’un avion, à 800 km/h. Avec la magnitude établie du tremblement et la façon dont la rupture tectonique s’est produite, on peut mesurer le déplacement de l’océan d’autant de mètres et en déduire la hauteur du tsunami qui va arriver. Par contre, ce qui n’est pas facile, c’est lorsque la vague arrive près des côtes. Elle freine et devient dangereuse. Sa hauteur dépendra alors du paysage des côtes si elles sont échancrées, avec des baies… À San Francisco, ils ont tenu compte du modèle de leurs côtes pour réagir au niveau de la population. Ils ont placé des panneaux d’avertissement dans certaines zones dangereuses en cas de tsunami.
Quels sont les risques du côté de la mer du Nord ?
Ce que nous devons craindre chez nous, ce sont les raz de marée qui produisent, au final, le même effet qu’un tsunami (un raz-de-marée est provoqué par un phénomène météorologique et non géologique, ndlr). En 1953, un raz-de-marée a fait deux mille morts aux Pays-Bas, en Angleterre et en Belgique. C’est le risque le plus important auquel on doit s’attendre de la part de la mer. Au niveau sismique, nous avons la chance que les pourtours de l’Atlantique soient beaucoup plus calmes que le Pacifique. Là-bas, on parle de la Ceinture de feu parce que l’activité tectonique y est très importante.
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