Trop de monde sur Terre ?

New Delhi compte 26,5 millions d’habitants. Elle pourrait devenir la ville la plus peuplée au monde dans les dix ans à venir. Un immense défi dans ce pays où les infrastructures ne sont pas toujours à la hauteur ! © Getty
Aurélie Bronckaers
Aurélie Bronckaers Journaliste

Politiques, économiques ou sociales, les conséquences de la croissance démographique mondiale sont multiples.

Quand le terme «surpopulation» est mentionné, de nombreux chiffres alarmants en découlent. Tous les deux ans, l’Onu dévoile ses statistiques. Sur Terre, nous sommes plus de 7 milliards d’habitants. Selon l’organisation, nous serons plus de 8,5 milliards en 2030. Et 11,2 milliards à la fin du siècle. Si la Chine est le pays le plus peuplé (1,4 milliards), l’Inde devrait la surpasser d’ici quelques années. Avec le documentaire «Démographie», diffusé lundi à 21h sur La Trois, l’homme politique Daniel Cohn-Bendit propose un voyage au pays de Gandhi. Face à la surpopulation, les Indiens doivent trouver des moyens durables à cette problématique aux conséquences désastreuses…

Tic tac, tic tac

Chaque année, le monde s’alarme lorsque «le jour de dépassement» est atteint. Pour rappel, c’est la date où «l’humanité dépasse l’ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en un an». En 2019, elle est arrivée le 29 juillet. Soit deux mois plus tôt qu’en 1998, selon la WWF. La surpopulation en est l’un des facteurs. Sur la planète, la ressource la plus précieuse est l’eau. Les manques de réserves en eau potable font déjà l’objet de vives tensions au Proche-Orient. Et pourraient entraîner dans les années à venir un conflit mondial. Si les pays les plus développés ont assez de ressources pour nourrir l’ensemble de la population, chaque jour des millions de personnes meurent de faim. Les denrées alimentaires ne sont pas distribuées équitablement. La surpopulation entraîne et accroît des inégalités. La question se pose donc : faut-il limiter les naissances ?

Mesure drastique

Le pays le plus peuplé au monde est la Chine. Pour contrer son problème de surpopulation, le gouvernement a mis en place, de 1979 à 2015, la politique de l’enfant unique. Un contrôle des naissances qui consistait à réduire la population par le biais d’avortements et stérilisations forcés. Les familles étaient limitées à un enfant sauf exceptions. Des mesures qui ont eu plusieurs conséquences comme des infanticides, des abandons et des trafics d’êtres humains.

Adieu bébé

En 1950, la fécondité mondiale était de cinq enfants par femme. Et la croissance démographique était de 2 %. Aujourd’hui, elle est tombée à 2,5 enfants pour une croissance de 1,1 %. À priori, les estimations de l’Onu seront revues à la baisse. Dans le livre «Empty Planet : the Shock of Global Population Decline», le journaliste John Ibbitson et Darrell Bricker, spécialiste dans les sondages d’opinion, décrivent une vision opposée à celle de l’Onu. «Dans une trentaine d’années, la population mondiale commencera à décliner. Une fois que le déclin aura commencé, il ne s’arrêtera plus.

La population diminue dans deux douzaines d’États actuellement. En 2050, ce sera trois douzaines. Certains pays perdent des populations chaque année : Japon, Corée, Espagne, Italie et Europe de l’Est», écrivent-ils. Et quand est-il de l’Inde et de la Chine ? «La Chine va voir sa population décroître dans quelques années. L’Inde, qui sera bientôt le pays le plus peuplé au monde, va voir sa population se stabiliser dans une génération, et ensuite décliner.»

Et chez nous ?

En Belgique, le constat est sans équivoque : la population est vieillissante. Statbel, l’office belge de statistique, rapporte que «117.800 bébés ont vu le jour en Belgique en 2018, ce qui représente une baisse de 1,1 % par rapport à 2017.»

Comment expliquer ce phénomène ? Plusieurs facteurs dont les jeunes qui ne veulent pas d’enfants. Des arguments économiques et environnementaux sont identifiés. Certains énoncent la peur de les élever dans un monde dangereux et de privilégier leur carrière et loisirs.

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 20/2/2020

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