«Tout s’explique» (RTL-TVI) : la médecine du futur est en marche
Face à la menace des cancers, maladies génétiques ou pandémies, les chercheurs ne cessent d’imaginer de nouvelles façons de soigner.
Course contre la mort ?
Si la recherche se concentre sur les traitements à apporter à de nombreuses maladies, elle s’attaque aussi à la guérison d’un mal inévitable : le vieillissement. Pour de nombreux philosophes et scientifiques, la mort pourrait ne plus être inéluctable. C’est en tout cas l’idée défendue par José Luis Cordeiro (ingénieur, économiste et membre de l’Académie mondiale des Arts et des Sciences) et David Wood (membre de l’Institut pour l’Éthique et les Technologies émergentes) dans leur livre «La Mort de la mort. Les avancées scientifiques vers l’immortalité», paru chez Luc Pire en janvier. Selon les auteurs, «il ne faudrait pas oublier que chaque jour dans le monde, quelque 100.000 personnes innocentes meurent de maladies liées à l’âge». Grâce aux immenses progrès de l’intelligence artificielle, la régénération et la création de tissus, l’impression d’organes, la cryoconservation et les thérapies génétiques ou immunologiques, la mort pourrait devenir «facultative» dès 2045, estiment les deux auteurs. «La Science doit à présent concentrer ses recherches sur le vieillissement, responsable de plus de 70 % des décès, plutôt que sur les maladies qu’il engendre.»
Diagnostic facilité
Parmi les troubles du sommeil, l’apnée touche un homme sur deux et une femme sur quatre après 40 ans. Mais obtenir un diagnostic médical des nuits est compliqué, surtout depuis un an avec les reports des soins non urgents. Cela engendre donc un taux de diagnostic très faible de la maladie, qui multiplie pourtant par trois le risque de décès. Récompensée au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas en janvier, l’innovation de la start-up namuroise Sunrise arrive donc à point nommé. Cette dernière a mis au point un capteur intelligent à apposer sur le menton. Mesurant 3 grammes et fruit de plus de dix années de recherche, ce capteur permet d’analyser la qualité du sommeil en s’appuyant sur l’intelligence artificielle et l’analyse des micromouvements du menton, produits par la contraction des muscles respiratoires au cours de nos nuits. Il suffit au patient de commander le dispositif, de le coupler à une application mobile et de le coller sur le menton pour la nuit. Le lendemain matin, il reçoit une analyse de son sommeil et peut aussi partager un rapport complet avec son médecin.
Un avatar comme cobaye ?
S’appuyer sur le virtuel pour mieux soigner dans le monde réel. C’est ainsi que la médecine du XXIe siècle est envisagée. Pour cela, comme l’explique Euronews, des chercheurs, financés par l’Europe, travaillent sur le concept d’humain physiologique virtuel (VPH pour «Virtual Physiological Human»). En d’autres termes, une sorte de jumeau numérique, copie conforme de notre corps. L’objectif ? Avant de subir une opération chirurgicale risquée, les médecins pourraient la simuler sur un double virtuel et ainsi minimiser les risques. Ce jumeau ne serait pas fait de chair et d’os, mais de bits et d’octets. Reprenant les données tirées des radiographies, des scanners et d’examens IRM, il aurait aussi le même code génétique.
Télétravail chirurgical
Alors que la télémédecine a explosé en 2020, bien aidée par la crise du coronavirus et les confinements successifs, la téléchirurgie n’en est qu’à ses balbutiements. Pourtant, la pratique n’est pas neuve puisqu’elle a été inaugurée il y a près de vingt ans. Le 7 septembre 2001, le professeur Jacques Marescaux et son équipe guidaient, depuis New York, un robot chirurgical pour l’ablation de la vésicule biliaire d’une patiente hospitalisée à… Strasbourg ! Malgré plus de 7.000 km de distance, l’opération Lindbergh, baptisée en référence au premier aviateur à avoir traversé l’Atlantique, avait été rendue possible par une fibre optique à très haut débit. Quelques autres opérations du même genre ont eu lieu depuis. Comme ce patient chinois qui a pu être opéré au cerveau, en 2019, par un médecin situé à plus de 3.000 km grâce à un réseau mobile 5G. En effet, la 5G, qui divise actuellement l’opinion publique, offre un temps de latence plus court et une meilleure qualité d’image et pourrait permettre à la téléchirurgie de prendre son essor.
Cet article est paru dans le Télépro du 8/04/2021.
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