«Tout s’explique» : Dis-moi comment tu bouges…
Cette semaine, Maria Del Rio part à la découverte des modes de déplacement les plus fous des animaux.
Étranges déplacements
Si la plupart des animaux se déplacent en marchant, en courant, en nageant, en sautant ou en grimpant, d’autres ont des moyens de locomotion plus étranges. Dotée de huit bras, la pieuvre les utilise pour se déplacer au sol. Chacun de ses bras agit de manière autonome grâce à ses neuf cerveaux – un cerveau central et huit cerveaux secondaires. Fonctionnant comme un avion à réaction, l’animal est aussi capable de se propulser pour échapper à ses prédateurs : il refoule l’eau de mer par un siphon. De son côté, le basiliscus plumifrons, vivant en Amérique centrale, a une technique imparable pour semer ses prédateurs. Toujours perché dans les arbres proches d’un point d’eau, il se laisse tomber et court sur l’eau, dressé sur ses pattes arrière ! Ce qui lui vaut le surnom de lézard Jésus-Christ. Sa technique ? Les pattes de ce lézard, doté de grands pieds, frappent la surface de l’eau de manière à créer des poches d’air, lui permettant de rester hors de l’eau. Enfin, dans le désert de Namibie, l’araignée roue d’or, carparachne aureoflava de son nom scientifique, a une technique bien à elle pour se déplacer dans le sable : elle se roule en boule et dévale les dunes à grande vitesse. Elle peut atteindre les 44 tours par seconde !
Pas trop vite !
Certains animaux s’illustrent par leur lenteur de déplacement. Parmi eux, le paresseux peut rester des heures au même endroit sans bouger. Ce mammifère arboricole d’Amérique se déplace environ une fois par semaine et parcourt 12 m en une heure ! Dans nos jardins, les lombrics font des pointes de vitesse à 3,40 m/h. Quant à la limace, elle parcourt 1,8 m par heure. Au rayon marin, les animaux les plus lents sont l’étoile de mer, qui se déplace de 200 m en 24 heures, la méduse, avec une vitesse de pointe de 6,4 km/h, et le lamantin, dont la vitesse varie entre 5 et 8 km/h.
À toute vitesse
Certains animaux ne se distinguent pas par leur mode de déplacement insolite, mais plutôt par leur vitesse. Sur terre, les plus rapides sont sans conteste les félins. Damant le pion au jaguar, qui peut courir jusqu’à 80 km/h, le guépard est le meilleur sprinteur avec 110 km/h, mais sur de courtes distances seulement. Avec ses longues pattes, il est capable de parcourir 7 à 8 mètres par foulée et effectue quatre foulées par seconde ! Dans l’eau, la palme de l’animal le plus rapide se partage entre le marlin bleu et l’espadon qui, avec leur corps aérodynamique, peuvent atteindre les 120 km/h. Dans les airs, l’oiseau le plus pressé est le faucon pèlerin. Doté de longues ailes pointues, ce rapace peut planer à 90 km/h et, lorsqu’il repère une proie, plonger en piqué à… 390 km/h ! Cela dit, si l’on compare la longueur du corps par rapport à la distance parcourue en une seconde, le champion toutes catégories est alors le paratarsotomus macropalpis. Vivant dans le sud de la Californie, cet acarien de 0,7 mm court jusqu’à 322 fois la longueur de son corps en une seconde. Pour un humain, cela équivaudrait à se déplacer à une vitesse de 2.092 km/h.
Étonnantes migrations
Excepté les déplacements quotidiens pour chercher de la nourriture, fuir les prédateurs ou trouver un partenaire de reproduction, certaines espèces circulent aussi dans le cadre des migrations. L’une des plus grandes migrations animales concerne la sterne arctique qui, chaque année, quitte le Groenland pour l’Antarctique et parcourt ainsi plus de 38.000 km. Contrairement à certaines espèces, la sterne n’effectue pas son voyage d’une traite, elle se repose en se posant sur des débris flottants. Récemment, une barge rousse a établi le record du monde du plus long vol sans escale. Pourvue de capacités physiques exceptionnelles, elle a relié l’Alaska à la Tasmanie en 11 jours sur 13.560 km (soit plus d’un tiers de la circonférence de la Terre). Grâce à une balise GPS, des scientifiques ont pu suivre l’oiseau à la trace et constater qu’il ne s’était pas alimenté, ni reposé. À son arrivée, la barge rousse avait perdu au moins la moitié de son poids. Dans le milieu marin, la baleine à bosse sillonne les mers, de son aire de reproduction en eau chaude à sa zone d’alimentation en eau froide, sur près de 9.000 km. Enfin, le papillon monarque effectue une migration… sur plusieurs générations ! Chaque année, des millions de ces lépidoptères se dirigent vers le Mexique, avant de revenir en Amérique du Nord. Mais les 5.000 km parcourus le sont par plusieurs générations successives : les papillons au départ ne sont pas les mêmes que ceux qui arrivent.
Cet article est paru dans le Télépro du 23/02/2023.
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