Tout est bon dans le cochon !
Ce jeudi à 19h50 sur RTL tvi, «Tout s’explique» part à la découverte d’un animal plein de surprises et doté de capacités hors du commun : le cochon.
Malin comme un… cochon
Certes, selon l’expression, le singe se distingue par son intelligence. Mais le cochon n’a pas à rougir de ses performances : il est d’ailleurs considéré comme l’animal le plus intelligent de la ferme. Très sociable, il fait preuve d’une excellente mémoire à long terme, d’un certain sens de l’orientation et d’une bonne notion du temps.
Le cochon est aussi l’une des rares espèces (à l’instar des chimpanzés, des bonobos, des dauphins, des éléphants, des corbeaux…) à avoir réussi le test du miroir. Des scientifiques de l’université de Cambridge ont placé un miroir dans un enclos à cochons. Si, au départ, ceux-ci interprétaient leur image comme celle d’un de leurs congénères, lorsque les zoologues ont caché un bol de nourriture uniquement visible dans le miroir (associé à un ventilateur pour disperser l’odeur), la plupart ont trouvé la récompense rapidement.
Enfin, des cochons ont aussi montré leur capacité à manier un joystick avec leur groin et à jouer à un jeu vidéo pour obtenir des friandises.
Cochon artiste
En plus d’être un animal intelligent, le cochon est aussi capable d’être un artiste, comme l’a prouvé Pigcasso. Morte en mars dernier, cette truie était célèbre dans le monde entier pour ses talents de peintre. En 2016, Joanne Lefson, une artiste sud-africaine à la tête d’un refuge pour animaux, la sauve de l’abattoir auquel elle était destinée. Remarquant que la truie détruit tout dans la porcherie, à l’exception des pinceaux, elle lui apprend à les manier.
Avec l’aide de sa nouvelle maîtresse, l’animal rebaptisé Pigcasso (compte Instagram au nom de @pigcassohoghero) peint des centaines d’oeuvres, qu’il signe toujours en trempant le bout de son groin dans l’encre de betterave. Exposées dans son pays, mais aussi en Europe et en Chine, certaines toiles se sont vendues pour plus de 20.000 € !
L’autre baie des Cochons
Big Major Cay : ses plages de sable fin, ses eaux turquoise… et sa petite colonie de cochons sauvages ! Les touristes se pressent sur cette île inhabitée des Bahamas, rebaptisée «Pig Island», pour nager avec ces animaux qui dénotent dans ce décor de carte postale. Leur présence sur cette île est énigmatique : des légendes racontent qu’ils auraient été abandonnés par des pirates ou qu’ils auraient survécu à un naufrage. Quoi qu’il en soit, ces cochons se sont habitués à leur nouvel environnement et n’hésitent pas à se baigner dans la mer des Caraïbes, pour le plus grand bonheur des touristes venus les nourrir.
Races atypiques
Sous-espèce du sanglier, le cochon de nos élevages est le Sus scrofa domesticus. Les plus anciennes traces de sa domestication remontent au neuvième millénaire avant notre ère, au Moyen-Orient, berceau de l’agriculture. ll existe bien d’autres espèces de porc, au physique parfois étonnant.
Ainsi, le cochon laineux (ou mangalitza), originaire d’Europe de l’Est, supporte bien le froid grâce à son pelage digne d’un mouton et est très apprécié pour la qualité de sa viande.
Le cochon de Göttingen étonne par sa taille miniature. Issu d’un croisement, il a été développé pour la recherche médicale dans les années 1960 par des scientifiques de l’université allemande de Göttingen.
Enfin, le cochon de selle Angler, élevé principalement dans la région allemande du Schleswig-Holstein,
se caractérise par son pelage noir et sa ceinture abdominale blanche.
Tout propre
Si le cochon a la réputation d’être un animal plutôt sale, il n’en est rien. Il apprécie de dormir dans un endroit propre et fait ses besoins loin du lieu où il dort et mange. Et ce, dès l’âge de 5 jours. Alors, certes, le cochon se roule dans la boue. Mais ce comportement répond à plusieurs objectifs : réguler sa température – l’animal ne possédant pas de glandes sudoripares pour la transpiration -, protéger sa peau des coups de soleil et évacuer les parasites.
Pénurie d’organes
En mars dernier, des chirurgiens américains du Massachusetts General Hospital, à Boston, ont transplanté le rein d’un porc génétiquement modifié sur un patient vivant, une première qui représente un nouveau pas vers une potentielle solution à la pénurie chronique de dons d’organes. Depuis septembre 2021, des reins de porcs génétiquement modifiés (afin d’amoindrir le risque de rejet) avaient déjà été transplantés sur des humains en état de mort cérébrale. Des patients vivants ont également déjà reçu une greffe de cœur d’un porc génétiquement modifié, mais sont ensuite décédés. Ces dernières années, le domaine des xénogreffes – transplantations d’organes d’animaux sur des humains – avance à grande vitesse.
Cette pratique n’est pas neuve. Depuis au moins le XVIIe siècle, des médecins ont tenté des transplantations entre espèces, mais les premières expériences concernaient des primates. Désormais, le porc, qu’il est possible d’élever en nombre, est privilégié car ses organes présentent des similitudes morphologiques et physiologiques avec les nôtres.
Cet article est paru dans le Télépro du 18/4/2024
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