Tout doux, ton doudou, dis donc !

Ce jeudi à 19h50 sur RTL-TVI dans «Tout s’explique», Maria Del Rio s’intéresse aux petits morceaux de tissu, aux couvertures ou aux peluches que les bambins affectionnent tant !

Relation unique et intime

Selon les études menées sur cet objet rassurant : 70 % de jeunes enfants ont un doudou. Les chercheurs lui ont trouvé un nom savant en 1951, quand le terme «d’objet transitionnel» a été utilisé par D.W. Winnicott, pédiatre britannique. Il désigne «tout matériel auquel un nourrisson attribue une valeur particulière et au moyen duquel il effectue le passage nécessaire de la première relation orale avec la mère à des relations sociales».

Le doudou offre un avantage émotionnel après le sevrage de l’allaitement et aide les petits à passer du familier à l’inconnu et de la dépendance à l’indépendance pour : les autonomiser, traverser les séparations et établir des liens sociaux en dehors des parents. Nounours ou bouts de tissus sont enracinés dans des éléments sensoriels qui atténuent le stress, tout en apaisant. Chaque aspect du doudou – odeur, texture, usure, couleur, goût… – fait partie de la relation unique avec le bambin.

«Bonne nuit, les petits !» (*)

L’American Academy of Pediatrics estime que le doudou constitue une part importante du rituel du coucher. L’enfant l’emmène au lit et refuse de s’endormir à moins qu’il ne soit à ses côtés. «Car il offre confort et sécurité, aide à calmer et réguler, et qu’il est associé à la relaxation grâce au toucher ou au parfum qui rappelle à l’enfant que tout va bien.» S’il se réveille durant cette phase, il cherchera cet ami particulier, le trouvera et se rendormira rapidement. Lorsque la lumière s’éteint totalement ou en partie, avoir quelque chose qu’il chérit le rassure.

(*) Cette phrase du marchand de sable concluait la série enfantine éponyme (1962-1973), quand Nounours s’envolait sur son nuage en ajoutant «Faites de beaux rêves»

Conseils en cas de perte

Si bébé perd son doudou tout doux, quelques étapes peuvent le soutenir.

1. Faire le deuil. Organiser une réunion de famille pour montrer à l’enfant que l’on comprend à quel point son ami était important.
2. Marquer le souvenir. Une photo encadrée du petit avec son doudou perdu peut le réconforter et lui montrer de façon saine que son amour pour son ami était réel et important.
3. Fêter le nouvel arrivant. Organiser un moment de bienvenue avec collations et décorations. Traiter le nouvel ami comme un élément important peut aider le bambin à l’accepter plus facilement, à se sentir compris, soutenu et aimé.

Le «projet Linus»

Jusque dans les années 1970, les psychologues pensaient que l’attachement au doudou était mauvais et reflétait une défaillance parentale. Mais les recherches ont révélé que les enfants ayant leur ami au cabinet du médecin ou à l’hôpital ressentaient moins de détresse personnelle ou le stress parental. Les scientifiques les ont mesurés via la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Dans les pays anglo-saxons, les hôpitaux ont créé le projet «Linus» (du nom d’un des héros de la BD les «Peanuts», de Schulz, qui ne quitte jamais sa couverture bleue) : cette opération annuelle récolte et donne aux petits patients des doudous (couverture, tissus…) de réconfort.  

Les adultes aussi !

L’attachement à une peluche comme «somnifère naturel» peut persister à l’âge adulte, chaque nuit. Des chercheurs de l’Université VU d’Amsterdam ont découvert que la câliner a un effet bénéfique pour les personnes ayant une faible estime de soi, des angoisses quant au lendemain, ou face à tout type d’incertitude.

Peluches superstars

Certaines bouilles rendues célèbres par des films ou des pubs ont plus de succès parmi les ventes de doudous. Winnie l’Ourson est n°1, car le plus starisé : 5 longs métrages, 5 séries télé et divers spectacles. Paddington le suit de près, ainsi que Ted, un ours évoluant dans un monde d’adultes dans deux films (2012 et 2015). Une série de pubs pour des jeans et un clip, «Flat Beat» de Mr. Oizo (Quentin Dupieux), ont fait de la peluche jaune Flat Eric, une pièce «collector» depuis 1999. Et cela fait cinquante ans que des fans du monde entier rêvent d’étreindre l’ourson figurant sur des bidons d’adoucissant. Selon les pays, ce nounours se nomme Cajoline, Snuggle, Robijn, Kuschelweich, Coccolino, Mimosín, Fofo ou Yumoþ.

Cet article est paru dans le Télépro du 7/4/2022