Dans un documentaire diffusé samedi à 21h05 sur La Trois, Élodie de Sélys nous emmène à la découverte de Toulouse-Lautrec, célèbre peintre français à la réputation sulfureuse. Celui-ci nous plonge dans l’univers d’un artiste qui a réalisé plus de six mille œuvres et qui a rompu avec la tradition d’une peinture bourgeoise.
Jusqu’à la lie
Durant sa courte vie, Toulouse-Lautrec, né Henri Marie Raymond de Toulouse-Lautrec-Monfa, n’a pas chômé ! 737 peintures, 275 aquarelles, 369 lithographies et affiches et plus de 4.700 dessins, voici le bilan de l’artiste au moment de quitter cette terre le 9 septembre 1901. Aristocrate n’hésitant pas à bousculer les conventions, artiste sans école, l’homme a peint comme il a vécu, avec gourmandise.
Issu d’une famille de dessinateurs amateurs, le talent plus précis de Lautrec pour cet art est très vite repéré. En 1882, il décide d’en faire son métier et entre à l’atelier de Fernand Cormon, à l’École des beaux-arts, où il se lie d’amitié avec un certain Van Gogh. C’est sous l’impulsion de Cormon, qui prône la modernisation de la peinture, qu’Henri et ses camarades découvrent la vie parisienne, les musées et apprennent à saisir le «vrai».
Mais son goût pour la fête et la luxure qui lui sera finalement fatal. Dépendant à l’alcool, la production de Lautrec faiblit au crépuscule de sa vie. Devenu paranoïaque, il est interné à la demande de sa mère. En 1901, Henri de Toulouse-Lautrec meurt à l’âge de 36 ans atteint d’alcoolisme et de syphilis.
Au chevalet et au moulin
Toulouse-Lautrec a marqué sa génération et les suivantes. Une notoriété que le peintre doit, peut-être, à une année en particulier. En 1889, un moulin rustique et rouge déploie ses ailes pour la première fois. Sur la piste de ce cabaret pas comme les autres, le clou du spectacle se nomme la Goulue.
En 1891, Charles Zidler, propriétaire du fameux Moulin Rouge, cherche un artiste pour immortaliser, sur une affiche promotionnelle, toute l’extravagance de sa danseuse égérie. Lautrec est l’élu de Zidler qui apprécie déjà l’artiste. Tirée à plusieurs centaines d’exemplaires, l’affiche «Moulin Rouge, la Goulue» orne de nombreux murs de la capitale française. La carrière de Lautrec décolle. Le jeune artiste, alors âgé de 27 ans, se réclame enfin d’un style : le sien.
