Toujours plus haut avec le «Mondial Air Balloons» (France 3)

Spectacle haut en couleur à couper le souffle ce dimanche après midi sur France 3, qui propose les splendides images du «Mondial Air Ballons 2021» !

Un feu d’artifice qui illumine le ciel en plein jour. Un bouquet céleste coloré faisant briller les yeux de celles et ceux qui ont le privilège de l’admirer. Le «Mondial Air Ballons» est un vrai rêve éveillé ! Le 27 juillet dernier, pour sa 17e édition, 317 ballons se sont élevés au-dessus de Chambley, entre Nancy et Metz, en France. Loin du record atteint en 2017 et 2019, avec 456 engins venus de 67 pays différents. Mais, en période de covid, c’est déjà frôler les étoiles. Voler, voir le monde d’en haut, tanguer au rythme du vent dans une nacelle : l’homme a réalisé son rêve pour la première fois il y a longtemps déjà. Depuis, libre comme l’air, il monte toujours plus haut…

Ce plus grand rassemblement de montgolfières au monde est l’occasion de (re)découvrir les plus belles heures des dirigeables…

Frères Montgolfier

Ils s’appellent Joseph et Étienne Montgolfier, ils ont une quarantaine d’années et, en ce 19 septembre 1783, ils s’apprêtent à vivre le jour le plus important de leur vie. Trois mois plus tôt, ces industriels français ont réussi à faire voler un ballon à air chaud dans le ciel de leur Ardèche natale. Cette fois, c’est une autre paire de manches. «Le Réveillon» est installé dans l’avant-cour du château de Versailles et le roi Louis XVI assiste à la démonstration. «Le Réveillon» ? C’est le nom que les frères donnent à leur drôle de ballonen toile de coton encollée de papier. Coup de canon : un canard, un coq et un mouton font leur apparition. Sous les vivats, les animaux grimpent dans le panier d’osier suspendu au ballon de 18 m de hauteur, 13 m de largeur et pesant 400 kg. Second coup de canon. L’engin s’élève dans le ciel. La famille royale en est esbaudie et la foule en délire hurle sa stupéfaction et sa joie. Le vol dure 8 min. L’aéronef monte à 600 m d’altitude puis redescend lentement avant de se poser 3,5 km plus loin. «Accueillis en héros, le canard, le coq et le mouton sont recueillis par Louis XVI à la ménagerie de Versailles», peut-on lire sur le site du château. Quant aux frères Montgolfier, en faisant ensuite voler le physicien Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes le 21 novembre 1783, ils entrent définitivement dans l’histoire…

Les plus hautes sphères

Si le premier vol humain monte jusqu’à 1.000 m d’altitude, par la suite, pour les ballons : «the sky is the limit»… Tout en haut de l’affiche des records, un nom s’inscrit en lettres d’or, celui d’Auguste Antoine Piccard, un physicien suisse dont le lien avec la Belgique s’avérera étonnant… En 1931, Piccard embarque avec son assistant Paul Kipfel à bord d’une cabine métallique pressurisée placée sous un énorme ballon à hydrogène. Ils montent dans la stratosphère, à 15.781 m d’altitude très exactement, et deviennent les hommes «les plus hauts» du monde. Trois ans plus tard, son frère jumeau, fera plus fort en atteignant 17.500 m.

Le lien avec notre pays ? Professeur à l’université libre de Bruxelles, Auguste Piccard a été soutenu dans ses recherches par le FNRS belge. Ce n’est pas tout. Pour son deuxième record (16.201 m), il emmène un de nos compatriotes, le physicien, inventeur et explorateur Max Cosyns. Pour l’anecdote : Piccard est aussi à l’origine d’un des plus célèbres héros de la BD belge. Tant sa physionomie que son profil de scientifique-inventeur ont inspiré Hergé. Le Pr Tournesol dans Tintin, c’est lui !

Il y a ballon et ballon…

Dans la famille des ballons, je demande le ballon à gaz. Tel celui tenu fièrement par un enfant, il est fermé et gonflé de gaz. Comme l’indique sur son site la société Air Pégasus Montgolfières, pour monter, on lâche du lest, pour descendre, on lâche du gaz. Il est le plus souvent utilisé pour des records de distances. Et le ballon à air chaud ou montgolfière ? Il est ouvert et de l’air chaud est soufflé à l’intérieur pour le faire s’élever. Font aussi partie de la famille : l’aéro-montgolfière (alias La Rozière), le dirigeable à gaz et celui à air chaud. Si vous cherchez des synonymes au mot «ballon», selon l’intern@ute, vous pouvez employer invariablement aérostat, aéronef ou dirigeable. Ils désignent tous «un appareil qui se maintient dans l’atmosphère grâce à un gaz plus léger que l’air». Ballons pour la guerre ou la liberté, pour la météo ou le loisir, pratiquer la photo ou le sport : ils affrontent tous les défis sans se dégonfler ! Quoique…

Accidents : le premier et le plus célèbre

Souvenez-vous de Pilâtre de Rozier : le premier homme à s’envoler à bord de l’aéronef des frères Montgolfier. Il est aussi considéré comme la première victime du vol humain. En 1785, alors qu’il rêve de traverser la Manche, son engin prend feu, s’écrase sur la terre ferme et le tue ainsi que son copilote. Autre accident, sans doute le plus célèbre, celui du zeppelin LZ 129 Hindenburg. Le 6 mai 1937, le dirigeable allemand s’enflamme alors qu’il s’apprête à atterrir sur la base aérienne de Lakehurst, aux États-Unis. L’aérostat explose et s’écrase. Destiné à des vols commerciaux longues distances, le géant de 247 m emmenait 97 personnes à son bord. L’accident fait 35 morts et sonne le glas des zeppelins… 

Cet article est paru dans le Télépro du 5/08/2021.