Thierry Parmentier : «Une aventure extraordinaire !»
Le danseur belge Thierry Parmentier a participé à une expérience de danse hors norme, pour le chorégraphe Angelin Preljocaj.
Lundi à 22h55, France 3 diffuse «La Force de l’âge», un documentaire sur une expérience inédite menée par le chorégraphe français Angelin Preljocaj. Sur plus de deux cents candidats âgés de 65 ans et plus, il en a retenu huit. Durant deux mois, au Pavillon Noir d’Aix-en-Provence, cette petite troupe a répété inlassablement, six heures par jour, un nouveau spectacle, «Birthday Party». La première s’est déroulée au Palais de Chaillot, à Paris, il y a un an. Parmi les heureux élus figure Thierry Parmentier, un danseur belge de 71 ans installé en Italie.
Pourquoi vous êtes-vous présenté au casting de sélection ?
Malgré mon âge, je ressens toujours l’envie de danser et je reste toujours très actif dans cette discipline. Un ami basé à Rio a eu la bonne idée de m’envoyer cette annonce. En la lisant, j’ai pensé : «Pourquoi ne pas tenter l’aventure ?»
Pourquoi avez-vous choisi de devenir danseur ?
Je suis né dans la peau d’un danseur. J’avais 5 ans lorsque ma mère m’a pris en photo déguisé en danseur. À partir de 12 ans, avec ma cousine, dès que l’occasion se présentait, nous dansions. Devant un spectacle de Béjart à la télévision, j’ai eu la révélation définitive de ma vocation. Cet art m’a permis d’exprimer ma spiritualité. C’est ma manière de communiquer, de passer un message. La danse est ma façon d’exister. Je vis à travers elle.
Quel est votre parcours ?
J’ai dansé avec Béjart avant d’intégrer des compagnies internationales. Grâce à Joseph Russillo (danseur et chorégraphe américain, ndlr), pendant deux ans, j’ai énormément appris car il m’a laissé m’exprimer aux côtés de grands danseurs. En 1986, je me suis installé en Italie où j’ai commencé à monter mes propres spectacles tout en continuant à collaborer avec d’autres chorégraphes.
Comment avez-vous vécu la découverte du groupe et les répétitions ?
Nous étions deux à pratiquer la danse en tant que professionnels. Par rapport au reste du groupe qui n’avait jamais ou très peu pratiqué, nous avons dû faire preuve de beaucoup de patience. Certains devaient même apprendre à écouter la musique pour suivre le rythme et pouvoir ainsi coller à la chorégraphie. Mais au terme des deux mois de répétition, nous formions une famille où chacun portait son histoire. C’était très émouvant.
Quel est votre secret pour garder une forme olympique ?
Je continue à enseigner et, à la maison, je pratique un peu de Pilates et du stretching. Je réalise des performances sur des échasses dans des costumes dont je suis le créateur. Pour le carnaval de Venise, on m’a demandé de déambuler dans les rues avec ces tenues qui sortent de l’ordinaire.
Après la première représentation au Palais de Chaillot, qu’avez-vous ressenti ?
Avant de monter sur scène, malgré mon propre trac, j’ai tenté de rassurer les plus anxieux. Ce spectacle, qui m’a permis de retrouver des amis de longue date, a été un moment fabuleux. Cette aventure extraordinaire est loin d’être terminée puisque, à partir de mars, nous serons encore en tournée en France et en Italie.
Quel plaisir vous a procuré cette aventure inattendue ?
Celui de me retrouver, comme dans le passé, dans la peau d’un danseur qui exécute une chorégraphie sous les ordres d’une autre personne. Cette aventure était une sorte de mise à l’épreuve car, depuis des années, j’ai plutôt l’habitude de faire des improvisations et du théâtre-danse en utilisant la parole et le chant.
Cet article est paru dans le Télépro du 1/2/2024
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