Tétras lyre menacé : Fagnard à choyer !
Symbole de nos Hautes Fagnes, menacé d’extinction, ce coq fier est aussi séducteur que macho, mais il fascine ornithologues et amoureux de la nature. Ce mercredi à 18h10, Arte diffuse le documentaire «Tétra lyre, l’oiseau danseur des marais».
Présent mais rare sur nos hauts plateaux et dans d’autres pays (France, Pologne, Finlande, Norvège, Royaume-Uni, Italie, Autriche), le tétras lyre, aussi nommé coq de bruyère, est un oiseau de 45 à 65 cm dont la durée de vie peut aller jusqu’à 9 ans. La femelle, brun grisâtre, est appelée poule et les petits, poussins. Le mâle semble très conscient de sa beauté !
Avec son plumage noir si luisant qu’y brillent des reflets bleutés, cet oiseau a une queue en forme de lyre lorsqu’il la déploie. Notamment en période nuptiale…
Hôtel cinq étoiles
Sédentaire, le volatile a ses exigences : une couverture végétale assez dense pour le repos, la protection contre les prédateurs, la nidification, les couvées et l’élevage. Sa «demeure» se compose de mousse et de broussailles. Pour se nourrir, il lui faut à portée d’aile un terrain riche en insectes invertébrés (coléoptères, fourmis, chenilles, etc.), araignées, baies, graines, aiguilles de conifères.
Nos Hautes Fagnes sont un habitat idéal. Mais si le tétras lyre est un oiseau des forêts, lisières et clairières, il s’est adapté à d’autres zones : pâturages sauvages et prairies entretenues selon les traditions. Au sol, il installe ses nids et ménage ses forces en hiver, passant le plus clair de son temps dans un igloo creusé sous la neige pour éviter la perte de chaleur.
Macho !
Mais lorsqu’il s’agit de construire son nid, Monsieur tétras confie tout à Madame ! Après les joies de l’accouplement, la femelle s’occupe seule de l’abri, la nutrition et l’élevage des poussins nés entre fin avril et début juin. Les mâles ne sont vraiment actifs qu’en période de parade nuptiale.
Tous se réunissent, se pavanent dans une zone déterminée et paradent en émettant un cri très distinctif. Les plus forts occupent le centre de «l’arène», les faibles restant en périphérie. Les coqs s’accroupissent, font des tours, déploient largement la queue, dévoilant le magnifique contraste entre leur plumage noir jais et les plumes blanches du bas-ventre. Ils étendent les ailes et gonflent leurs caroncules rouge vif (ce «peigne» au-dessus des yeux). Ils font les beaux pour montrer leur domination et séduire des femelles qui observent…
Éviter l’extinction
En Europe, le nombre de tétras lyre a hélas fortement diminué au cours du XXe siècle. Il s’est éteint au Danemark fin des années 1990. Dans nos Hautes Fagnes, ils n’étaient plus que trois en 2017 ! Mais, grâce à un projet de repeuplement – par des spécimens venus de Suède -, ils sont aujourd’hui une vingtaine.
La réintroduction, qui semble en bonne route (des reproductions ont été constatées), s’accompagne d’un contrôle des prédateurs et de la restauration de l’habitat. Une biodiversité dans laquelle le fier coq occupe, comme tant d’autres espèces, une place fondamentale.
Cet article est paru dans le Télépro du 16/9/2021
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