Taj Mahal, les secrets des soupirs de l’empereur

Le Taj Mahal © Isopix

Le Taj Mahal est le monument le plus emblématique de l’Inde… Et il cache bien des histoires.

C’est l’un des sites les plus visités au monde : le Taj Mahal. Pour les touristes étrangers, ce joyau de l’architecture moghole est le symbole de l’Inde. Pour les Indiens, c’est d’abord le symbole de l’amour… Que cache cet immense bâtiment blanc ? Réponse jeudi à 21h40 sur France 5 dans «L’Énigme du Taj Mahal».

La troisième épouse

Le Taj Mahal est un mausolée, construit par l’empereur Shah Jahan, à la mémoire de sa troisième épouse, Mumtaz Mahal, décédée en 1631 alors qu’elle donnait la vie à leur quatorzième enfant. Selon la légende, Shah Jahan était amoureux de Mumtaz depuis l’adolescence, mais il ne pouvait épouser cette fille de petite noblesse. Pour plaire à son père, il accepta un mariage avec une dame de haut rang, puis avec une deuxième, mais jamais il ne consomma ces unions. À la mort de son père, Shah Jahan put enfin épouser celle qu’il aimait. Mumtaz devint ainsi sa troisième épouse. Lorsqu’elle rendit son dernier souffle, Shah Jahan, éploré, décida de lui faire construire le plus grand et le plus beau des mausolées…

Riche, puissant et musulman

Avec son dôme culminant à 74 mètres de hauteur, ses murs de 4 mètres d’épaisseur et sa plateforme de 10.000 m 2 reposant sur des pilotis enfoncés dans le sol à 12 mètres de profondeur, le Taj Mahal est un monstre d’architecture. Si Shah Jahan l’a voulu aussi imposant, ce n’est pas seulement par amour… Shah Jahan est le cinquième empereur moghol. Son nom signifie «roi du monde». Il règne en effet sur plus de 100 millions de personnes, soit un cinquième de la planète. Lorsqu’il fait construire ce mausolée, il veut donc afficher sa puissance et sa richesse.

Blanc, pas rouge !

Tous les monuments commandés par ses prédécesseurs ont été bâtis en pierre locale, le grès rouge. Shah Jahan se distingue en choisissant le marbre blanc, un matériau rare et coûteux, qu’il faut aller chercher à plus de 300 kilomètres et ramener à dos d’éléphants. Le bâtiment reflète aussi les croyances de l’empereur. Alors que les temples de la région sont remplis de petites statues colorées, celui-ci étonne par son dépouillement. Car Shah Jahan n’est pas hindou mais musulman. En témoignent : les minarets, les versets du Coran calligraphiés sur la façade, les mosaïques florales en pierres incrustées… Et la symétrie.

Une symétrie (presque) parfaite

Shah Jahan a le souci de la symétrie poussé à l’extrême. Cela vaut pour chaque détail du bâtiment, mais aussi des jardins et des plans d’eau. Cette symétrie parfaite symbolise le paradis. Et c’est juste au centre, sous la coupole, qu’est installé le sarcophage de Mumtaz Mahal. Tout était donc impeccablement symétrique… jusqu’à ce que le sarcophage de Shah Jahan soit ensuite posé à côté de celui son épouse, rompant l’équilibre auquel il tenait tant. Que s’est-il passé ?

Séquestré par son fils

Les empereurs moghols avaient tous leur propre mausolée, pourquoi Shah Jahan n’a-t-il pas eu le sien ? À la fin de sa vie, malade et diminué, il a été séquestré par l’un de ses fils, pressé de le remplacer. C’est lui qui a fait transférer le corps de son père vers le Taj Mahal. Peut-être comme un ultime affront, pour détruire l’œuvre parfaite que Shah Jahan avait mis tant de temps et d’énergie à construire. Mais à Agra, on préfère croire que c’est Shah Jahan qui a demandé à reposer là, afin d’être près de sa bien-aimée pour l’éternité. 

Cet article est paru dans le magazine Télépro du 2/7/2020

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