Sur les traces de la Belgique gallo-romaine

Au Musée gallo-romain de Tongres, des spécialistes ont reconstitué le visage d’un adulte et de deux enfants des premiers siècles à partir d’ossements trouvés dans une tombe © Isopix

Si Stéphane Bern et Lorànt Deutsch s’intéressent, mardi à 21h05 sur France 2, aux vestiges gallo-romains de France, la Belgique n’est pas en reste pour illustrer, à travers des objets et monuments, cette période de l’Histoire.

À Waremme émerge une singularité paysagère : les tumuli, monticules de terre et de pierre que l’on élevait, à la préhistoire et durant l’Antiquité, au-dessus de certaines sépultures. Ces traditions funéraires, hommages à des notables gallo-romains souhaitant marquer leur puissance, existent dans quasiment tout le Plat Pays, mais sont particulièrement visibles en Hesbaye.

Tumuli le long de la chaussée romaine

Dans la campagne hesbignonne, ces tombeaux se comptent par dizaines le long d’une chaussée romaine allant de Bavay (France) à Cologne (Allemagne) et augmentent encore à l’approche de Liège. Ces «buttes» – qui servirent aussi de points de repère pour les voyageurs, puis de lieux de surveillance stratégique lors de guerres – ne sont toutefois pas une «spécialité» du territoire belge.

Selon Laurent Verslype, professeur d’archéologie à l’UCL : «On les trouve dans le monde entier, faits de différents matériaux : de la pierre en Bretagne, du sable au Sénégal, du corail en Nouvelle-Calédonie.»

Chez nous, la plus élevée, à près de 11 mètres, est en terre et se situe à Hottomont. Il s’agit de la tombe d’un propriétaire foncier dont l’habitation et l’exploitation avaient un rôle important dans la région. Elle contient les restes incinérés du défunt et des objets reflétant sa richesse.

Arlon, centre névralgique

Autre région recelant des traces gallo-romaines : Arlon, une des plus anciennes villes belges, dont la situation, près de deux grandes voies romaines – l’une reliant Metz à Tongres et l’autre allant de Reims à Trèves, en fit un lieu prospère. Aujourd’hui, de nombreux indices témoignent de cette époque dynamique.

Près de la Grand-Place voisine, la Tour romaine «Neptune» et son musée abritent notamment un bas-relief et des restes de pierres sculptées.

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Le Musée archéologique permet, lui, d’admirer sculptures et scènes représentant le quotidien des Gallo-Romains et les métiers de l’époque : potier, verrier, tailleur de pierre.

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Quant au parc archéologique, il livre les restes d’un ensemble gallo-romain, dont la stèle d’un maître d’école et un ensemble équestre d’une colonne du Dieu-Cavalier. Y subsistent aussi les vestiges d’un établissement thermal du Ier siècle où l’on peut encore distinguer la piscine réservée aux bains de vapeur et des éléments d’urinoirs publics (vespasiennes).

Flandre : maints trésors

En région flamande, Tongres est incontournable. Le début l’ère romaine y est lié à la tribu des Éburons qui affrontèrent les Romains. Celle-ci était menée par le roi Ambiorix, représenté aujourd’hui par une statue-hommage.

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Figure aussi, dans une rue commerçante, une sculpture recréant un dodécaèdre. L’utilité de cet objet – jouet, outil, symbole religieux -, dont on a trouvé une septantaine d’exemplaires en Belgique, reste mystérieuse.

Quant au département gallo-romain du musée de Tongres, il comporte maints trésors : bijoux, parures féminines et masculines, outils et produits de l’agriculture et de l’élevage.

Récemment, des archéologues ont trouvé sous le sol de l’église gothique les fondations d’un bain public et de deux maisons romaines, ainsi que des milliers de fragments de poteries, de peintures murales et des ossements d’animaux. Ces trouvailles sont exposées dans un nouveau musée souterrain, le Teseum.

Cet article est paru dans le Télépro du 23/12/2021

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