Sous-marins : parés à plonger !

En route pour les profondeurs ! © Arte/US Navy

Armes de guerre ou sources d’inspiration, les sous-marins fascinent toujours autant ! Mardi à 20h50, Arte retient sa respiration avec le documentaire «Sous-marins : le mythe des profondeurs»…

Sous-marin : à peine le temps de prononcer le mot, et déjà, votre imagination plonge dans les profondeurs des souvenirs. Elle y croise tour à tour le Nautilus du capitaine Némo et un étrange requin piloté par Tintin, se lance à la poursuite du redoutable Octobre Rouge que commande Sean Connery, fredonne gaiment le «Yellow Submarine» de quatre garçons dans le vent.

Voyager sous les mers et les océans, y découvrir des continents oubliés ou des monstres marins ignorés… Fermez les écoutilles et videz les ballastes : le grand voyage va commencer.

Plongée dans le passé

À l’origine, il y a la légende. Dès le IVe siècle avant J.-C., Alexandre le Grand, sur les conseils d’Aristote, serait allé voir de plus près «les créatures des mers». Pour cela, il aurait eu recours à une cloche de verre. Ouverte sur le bas, celle-ci aurait permis au roi de réaliser son rêve et de donner son nom à l’invention : «Le tonneau d’Alexandre».

Le temps passe. Les inventions se succèdent. Parallélépipèdes de fer, «tortue» en bois : toutes les formes y passent et quelques géniaux inventeurs y trépassent. Techno-science.net retient, comme premier submersible construit durant l’époque moderne, celui du Hollandais Cornelis Drebbel en 1620 : «Il devait être propulsé par des rames, mais il est parfois dit qu’il ne s’agissait que d’une cloche remorquée par un autre bateau.»

Ce n’est pas l’avis de la société Airsub Drone, spécialisée dans les drones et robots sous-marins : elle retient le Gymnote comme premier sous-marin réellement opérationnel. En 1887, cet impressionnant bâtiment de 17 mètres de longueur manœuvré par cinq membres d’équipage est une arme redoutable : «Il est armé de deux torpilles et son rayon d’action est de 65 milles (120 kilomètres)».

Armes de guerre

En chemin, le temps de l’exploration sous-marine a bu la tasse et s’est fait dépasser par celui de l’utilisation militaire : «Un homme peut s’approcher de n’importe quelle côte, n’importe où dans le monde, sans être vu. Ce qui lui procure un avantage indéniable sur l’ennemi», note dès 1648 le scientifique anglais John Wilkins.

Apparitions timides dans les conflits (notamment lors de la guerre de Sécession), puis accélération du processus grâce à des inventions capitales : les tubes lance-torpilles en 1880, le périscope en 1904, et la propulsion diesel électrique dans la foulée. Quand la Grande Guerre commence, les sous-marins sont prêts à l’assaut.

«C’est pendant la Première Guerre mondiale que les sous-marins ont eu pour la première fois un impact significatif», analyse Techno-science. L’Allemagne en produit près de 300 et mène le bal dans ce domaine. Les attaques de ces U-boot menacent le commerce maritime. Ce sont elles qui entraînent l’entrée en guerre des États-Unis en 1917.

La bataille sous les mers n’aura pas le même impact sur le deuxième conflit mondial. Les nazis perdent près de 90 % de leurs sous-marins et 28.000 sous-mariniers : c’est dix fois plus que les pertes enregistrées par la marine américaine. Après la guerre vient l’ère des sous-marins à propulsion nucléaire. L’atmosphère terrestre ne leur est plus nécessaire : les missions peuvent durer plusieurs mois.

Science et rêve

Parallèlement à cette utilisation militaire, les sous-marins sont aussi sources d’inspiration artistique. Le Nautilus par exemple. S’il a vraiment existé (construit en 1800 et capable d’utiliser des mines), c’est sa version romanesque qui a marqué les esprits. Celle de ce présumé monstre marin, sorti de l’imagination de Jules Verne en 1870 dans «Vingt mille lieues sous les mers». Le roman inspirera par la suite le cinéma avec, notamment, la version de 1954 rassemblant Kirk Douglas et James Mason.

En 1973, dans la minisérie «L’Île mystérieuse», Omar Sharif campe un inoubliable capitaine Némo. La scène de sa mort à la barre du Nautilus tandis que le volcan de l’île se déchaîne est un classique. L’utilisation des sous-marins (de poche ou autres) par les scientifiques permet aussi de remonter à la surface des images incroyables d’espèces méconnues vivant à plus de 4.500 mètres de profondeur.

Submersibles, croisant le plus souvent en surface, ou sous-marins, naviguant principalement sous elles : quel que soit le qualificatif employé pour les désigner, ces navires ont le goût de l’aventure. Glissant silencieusement à travers les grands-fonds, ils entraînent notre imaginaire dans leur sillage.

Cet article est paru dans le Télépro du 14/1/2021

La colympha d’Alexandre le Grand (IV e siècle av. J.-C.). L’engin était, selon la légende, formé d’un grand tonneau percé de plaques de verre grâce auquel le roi de Macédoine aurait exploré les fonds méditerranéens… Isopix Le prototype du physicien hollandais Cornelis Drebbel (XVII e siècle), ancêtre du sous-marin, était de bois recouvert de cuir et équipé de six paires de rames… Isopix Le Nautilus du capitaine Nemo imaginé par Jules Verne pour son roman «Vingt mille lieues sous les mers» (1869) dans le film éponyme produit par Walt Disney et réalisé par Richard Fleischer en 1954… Isopix Le Lusitania, paquebot transatlantique britannique, torpillé par un sous-marin allemand, en 1915, au large de l’Irlande. 1.200 passagers – sur 2.000 – y perdirent la vie. Ce torpillage joua un rôle dans l’implication des États-Unis dans la Grande Guerre à partir de 1917. © National Archives/Arte Mar. 20.50  Arte «Sous-marins» aa Documentaire

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