«Sommets» (La Une) : «Charles Michel, un président étonnant !»
Une visite inédite des sommets… européens ! Voilà l’invitation d’un documentaire de La Une, proposé mercredi à 20h30, pour découvrir les coulisses du Conseil de l’Europe.
Tensions, luttes de pouvoir, guerres d’ego, enjeux colossaux et suspense… Non, ceci n’est pas le pitch d’une fiction US, mais bien de la série documentaire «Sommets, dans le secret des négociations européennes». Pour en savoir plus, rencontre avec Alexandre Rougier, producteur de ce film en deux volets (épisode 2 : le lendemain, jeudi, 21.55, La Une).
Les sommets européens, ça peut sembler ardu comme sujet…
A priori, on peut se dire que le sujet à l’air barbant. Parce que l’Europe, on n’y comprend pas grand-chose. On connaît peu la plupart des dirigeants que l’on voit défiler à la sortie du Conseil durant les conférences de presse. En réalité, ce sujet est une source inépuisable car il y a énormément d’enjeux. Lorsqu’un dossier bloque et qu’il ne peut pas être réglé par les ambassadeurs ou les ministres, il arrive sur le bureau des chefs d’État et de gouvernement. Ce sont des dossiers insolubles et très importants qui passent par-là. Et ça, c’est très palpitant !
Comment s’articulent les deux premiers épisodes ?
Ce qui nous a inspirés pour créer la série est «Drive to Survive», une série Netflix axée sur… les pilotes de Formule 1 ! Un monde difficile à pénétrer et complexe quand on n’est pas un expert dans ce domaine. Mais il reste néanmoins passionnant. On a pensé que c’était pareil pour la politique européenne. De l’extérieur, ça a l’air très compliqué. Ce sont des pays qu’on ne connaît parfois que très peu, voire pas du tout, et des enjeux qui peuvent nous échapper. Nous avons donc voulu appliquer les mêmes méthodes, à savoir de l’immersion et une explication des enjeux européens à travers des personnages et des négociations. Ici, la course, c’est le sommet européen. Le premier épisode est consacré au sommet sur le climat, avec l’enjeu pour les 27 de s’engager à la neutralité climatique d’ici 2050. Ce n’est pas rien ! Le second se concentre sur la réaction européenne face à la crise sanitaire et sur l’importance d’un accord pour faire face aux conséquences économiques.
Être autorisé à filmer cet antre du pouvoir, ça ne doit pas être simple !
Non ! C’est très fermé. Rien que pour arriver jusque dans la salle du Conseil un jour de sommet, on a compté, il y a pas moins de neuf passages de sécurité. Dont certains avec des barbelés, des blindés, des hommes armés… En réalité, c’est lors d’une précédente rencontre avec Charles Michel, en novembre 2019, deux semaines avant sa prise de fonction en tant que président du Conseil, que nous avons eu l’idée de cette série. Nous lui avons parlé du projet et il a accepté. Il s’est rendu compte qu’il avait intérêt à jouer la carte de la transparence. Il a un poste clé, très stratégique et pourtant méconnu, car il a à peine dix ans d’existence et qu’il y a une sorte de culture du secret dans ce monde politique. Si le doc n’est ni dans la dénonciation, ni dans l’hagiographie de Charles Michel, nous avons découvert un personnage étonnant, assez éloigné de l’image que l’on a pu s’en faire lorsqu’il était Premier ministre. On constate aussi qu’il n’y a rien de tel qu’un homme ou une femme politique belge pour diriger les débats européens et manier l’art de la négociation.
Vous a-t-on interdit de filmer certains moments des sommets ?
Par principe, dans ce genre de réunions, tout est interdit aux caméras. Donc, de notre point de vue, on était juste heureux dès qu’on nous permettait de filmer. On a eu énormément d’accès totalement inédits ! Filmer Charles Michel et Emmanuel Macron faisant le point à la veille du sommet européen et parlant de la stratégie de l’Élysée, c’est du jamais vu. Ou encore entendre le Pape s’adresser à Charles Michel, c’est exceptionnel. Ce sont des hommes et des femmes qui se parlent normalement. Beaucoup de choses se jouent dans les relations interpersonnelles et peuvent être débloquées grâce à celles-ci. Constater tout cela, c’est très fort !
Cet article est paru dans le magazine Télépro du 08/04/2021
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