Soigneurs d’animaux, des panseurs au grand cœur

Image extraite du magazine «Tout s'explique» diffusé ce jeudi sur RTL-TVI © RTL Belgium
Alice Kriescher Journaliste

Ce jeudi à 19h50 dans «Tout s’explique» sur RTL-TVI, Maria Del Rio nous embarque à la découverte d’un métier pas comme les autres, celui de soigneur animalier.

«Expédition Pairi Daiza» (RTL-TVI), «La Tanière : le zoo-refuge de l’espoir» (RTL-TVI) ou «Une saison au zoo» (France 4)… On ne compte plus les émissions qui se passionnent pour les pensionnaires des zoos et leurs soigneurs. De quoi provoquer un engouement pour ce métier !

Profession polymorphe

Si vous aimez les animaux qu’ils soient à poils, à plumes ou à écailles, sachez que le métier de soigneur va au-delà des soins à prodiguer à nos amies les bêtes. Au quotidien, le soigneur doit également désinfecter les cages, préparer la nourriture, gérer les stocks alimentaires, passer les commandes et rédiger des rapports sur ses observations concernant le comportement de l’animal.

«Il peut aussi intervenir dans d’autres tâches et épauler les autres professionnels dans les soins vétérinaires, les regroupements d’animaux, les naissances…», détaille le site du Siep. «En fonction de son lieu de travail et de l’animal dont il s’occupe, il peut également être amené à réaliser des animations, des spectacles destinés à présenter l’animal au public.»

Belgique, terre de parcs

Chez nous, les parcs animaliers ne manquent pas ! Différentes filières existent donc naturellement dans notre pays pour pouvoir exercer le métier de soigneur. À la Louvière, à Namur, à Liège et à Wavre, l’IFAPME, notamment, propose une formation en alternance de deux ans. Pour obtenir le diplôme, la pratique en entreprise est obligatoire. Il s’agira donc d’effectuer 30 heures hebdomadaires sur le terrain, rémunérées, en plus des 8 heures de cours.

L’autre option est de suivre un stage de pratique professionnelle, pour un total de 250 heures réparties sur les années de formation, non rémunérées cette fois. La première année est commune à d’autres formations animalières, comme éleveur de chiens ou gestionnaire de pension pour animaux, alors que la seconde se concentre sur des thématiques plus spécifiques comme la pédagogie en parc zoologique, les reptiles ou l’aquariologie.

Métier à risques ?

Interagir avec des animaux sauvages peut comporter ses moments de grâce, mais aussi de grandes frayeurs. En mars 2021, un soigneur du parc Pairi Daiza a connu une expérience pour le moins traumatisante : il a été attaqué, au niveau de la jambe et du bras, par le panda géant Tian Bao, âgé de 4 ans à l’époque.

Sans que l’on sache pourquoi, le panda s’était retrouvé dans le couloir réservé aux soigneurs. Cet ursidé solitaire, qui ne tolère pas d’intrusion sur son territoire, avait alors pris la présence de l’homme, grand connaisseur des pandas géants, pour une attaque. Heureusement, une intervention rapide de travailleurs et de visiteurs proches du territoire du panda ont permis d’apporter les premiers soins au blessé, avant de l’emmener rapidement à l’hôpital, et d’éloigner l’animal sans encombre.

Duo de choc

Dans un parc animalier, outre les pensionnaires, la personne avec qui le soigneur travaille le plus est le vétérinaire. Au cœur d’un zoo, un vétérinaire doit pouvoir gérer toutes sortes d’espèces. Son métier consiste principalement à faire de la prévention, pour éviter que des problèmes ou maladies ne surgissent.

Le soigneur, lui, sera un relais entre les animaux et le vétérinaire. «Le travail en collaboration avec une équipe de soigneurs animaliers bien formés est donc essentiel», explique le vétérinaire en faune sauvage, le Dr Goulven Rigaux, au Siep. «Ce sont eux qui suivent les animaux au quotidien et qui peuvent donc donner l’alerte et relayer l’information en cas de changement d’attitude chez un individu. Mais il est important de bien se rendre compte de la réalité, c’est un métier aux horaires exigeants et qui se pratique parfois dans des conditions météo difficiles.»

Exposition et préservation

Au Bioparc de Doué-la-Fontaine, situé en région Pays de la Loire, où l’équipe de «Tout s’explique» s’est immergée, on retrouve pas moins de 1.500 animaux appartenant à plus de 130 espèces différentes. L’une des missions principales du Bioparc est d’accueillir des espèces menacées, d’en prendre soin et de les relâcher lorsqu’elles sont suffisamment en forme pour affronter le monde sauvage. La protection de la biodiversité est un aspect plus méconnu des zoos.

Pourtant, comme nombreux de ses homologues européens, le Bioparc fait partie de L’EAZA, la plus grande association professionnelle européenne en matière de zoos. Cette immense organisation a mis en place un programme, appelé EEP, destiné à la conservation d’espèces animales sauvages. Objectif ? Rassembler soigneurs, vétérinaires et tous les professionnels du secteur pour réfléchir au bien-être animal et à la reproduction des espèces en parc zoologique.

Site Internet : eaza.net.

Cet article est paru dans le Télépro du 1/9/2022

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