Ski : dès la préhistoire, le planter du bâton !
S’élancer dans la poudreuse est un sport récent, mais son histoire remonte à la nuit des temps !
Qui donc a eu l’idée de s’accrocher des lattes aux pieds pour dévaler les pentes enneigées ? C’est ce que propose de découvrir Arte dans le documentaire «La Grande histoire du ski» (ce samedi à 22.25).
Courser le loup
En Mongolie, en Russie, en Scandinavie… Partout où il y a de la neige, les archéologues ont retrouvé des skis fossilisés. Les plus anciens datent du Néolithique. C’est donc à nos ancêtres préhistoriques que l’on doit ces lattes de bois qu’ils recouvraient de peaux de bêtes pour les faire glisser sur la neige.
À l’époque, il ne s’agissait pas de descendre tout schuss. Le ski se pratiquait à plat, comme notre ski de fond. Objectif : se déplacer plus facilement et plus vite qu’à pied. Parfois, c’était une question de survie, pour fuir un danger ou chasser sa nourriture.
Et cela va durer des millénaires. Ainsi, au XVIIIe siècle, le philosophe Emmanuel Kant définit les skis comme de «longues planches de bois qu’on met aux pieds et avec lesquelles on peut rattraper un loup à la course». Il faut attendre le XIXe siècle pour que les hommes imaginent un autre usage aux skis…
Science et armée
Le mot «ski» vient du norvégien… C’est à un scientifique de Norvège que l’on doit d’avoir popularisé ces lattes. Fridtjof Nansen était océanographe. En 1888, il lance l’idée de traverser le Groenland. Personne ne s’est encore aventuré sur ces terres de grand froid et nul ne pense cela possible.
Mais Nansen a une idée de génie : partir à ski, et installer son matériel sur des traîneaux montés sur skis. La traversée des 450 km de calotte glacière va durer 49 jours. Au retour, Nansen est un héros. Toutes les gazettes relatent son aventure qui arrive aux oreilles des chasseurs alpins, ces militaires surveillant les frontières françaises en montagne. Leurs déplacements à pied rendent leur tâche pratiquement impossible en hiver.
Peu à peu, les régiments s’équipent donc de ski. Leurs homologues italiens et suisses font pareil. En 1907, ils organisent une joute entre eux. La course n’est ouverte qu’aux militaires mais des curieux y assistent, la presse est présente, des photos circulent… Et cela donne envie à des civils de s’essayer au ski.
Plaisir magique
Depuis la fin du XIXe , les citadins fréquentent la montagne pour ses vertus thérapeutiques. Parmi eux, Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes. Son épouse souffrant de tuberculose, il la rejoint régulièrement en Suisse et fait partie des tout premiers à s’essayer au ski. Il raconte : «Une paire de skis ne présente en soi rien d’extraordinaire. Personne ne peut imaginer à première vue la nature de leur pouvoir magique : tu approches le sentiment de voler».
Au fil du XXe siècle, ce plaisir se démocratise peu à peu. En 2019, 1,5 million de Belges disent partir régulièrement aux sports d’hiver, dont 730.000 au moins une fois par an !
Cet article est paru dans le Télépro du 25/2/2021
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